Quarantaine – Idfolles

Quarantaine

Hier j’écrivais la peur au ventre, en rêvant que ce monde courrait à sa perte. Hier je rêvais d’un peu plus de simplicité, moins de technologie, moins de science. Mais c’est mon égo qui parlait. Celui qui voudrait être le maître de sa destinée quand il n’y a pas de Dieu ni de maître suprème, juste des anciens qui guideraient le monde. Mais ceci n’est encore qu’une hypothèse, qu’un rêve.

Mon égo déformait le vrai sens de la vie, celui qui vérifie qu’au delà du deuxième principe de la thermodynamique qui dit que l’univers va vers plus de désordre et des basses énergies, que au delà, il y a la vie, un ordre dans le désordre, un principe indestructible, un ordre non conservateur, un ordre évolutif.

Ainsi c’est la peur au ventre, cette peur qui n’évite pas le danger, que l’on rêve d’un monde plus simple, d’un monde d’antan quand la vie elle n’est pas conservatrice mais évolutive, mouvante.

Hier j’écrivais pour oublier ma peur, pour oublier d’avoir une vraie réflexion… Encore ce jour je le ressens cette écriture est une fuite en avant qui ne respire qu’un air, celui de la peur au ventre. Cette écriture est franche mais je ne pense pas qu’elle soit lisible, ou facilement intelligible.

Mes préoccupations sont aussi répétitives. Je ne suis pas de ceux là qui arrivent au bout d’un raisonnement et tirent leurs conclusions pour ne plus y revenir. Sans cesse j’y reviens, sans cesse je répète.

Exister c’est véritablement ne plus être dans les atermoiements. Peut-être un jour pourrais je dire : “J’existe”.

J’imagine un monde où la vie est toujours explosive, où l’homme sache créer les conditions qui ne soient pas celles de la destruction mais ou peu à peu et je ne sais pas si je dois dire “mais” la technologie et l’électronique informatique nous dictera les chemins à prendre comme les enfants d’aujourd’hui qui jouent au tamagoshi donnant à manger à des enfants virtuels quand la machine leur dit de le faire….

Voilà, ceci doit il faire peur, n’y a-t-il pas tout de même comme me le disait mon frère, toujours, la possibilité d’exister, d’être même dans cet univers là.

Car être n’est pas une façon d’être, être c’est plus profond et c’est sans doute possible quelle que soit les conditions de vie… Je relisais le Tao Te King mon livre de chevet et je lisais : poème 63 “savoure ce qui est sans saveur” Traduction de Conradin Von Lauer. Je le pense depuis toujours : même ce qui n’est pas beau est beau. Ce n’est pas à nous de porter un jugement. Mais à l’heure des médias, où il faut avoir des idées sur tout, des idées arrêtées, cette parole semble bien anachronique… Sans doute le suis je : anachronique