J’ai évité – Idfolles

J’ai évité

J’ai évité ma vie sans trop savoir comment

De chemins en sentiers de sentiers en chemins

Sur un rythme incessant qui emportait mes ans

Je n’ai pas vu s’écrire le dessin de mes mains

Le défilé des ans m’a marqué de son pas

Mais je ne sais comment le découvrir ici

A l’heure de ma vie où je me pose à moi

Cette pauvre question “qui es tu mon ami ?”

Mon inconscience était mais la voilà déchue

Ma reine sans douleur tu m’as conduite ici

Je me sens vide et nu et le doute est venu

Embarrasser mon âme encore inaccomplie

Mon espoir s’éternise et mon coeur toujours bat

Je suis cet enfant là qui demande à chacun

Pourquoi cette grisaille au détour du chemin

Je me sens dépourvu et mon désir se noie

Cette plainte oppressante et qui montre mes larmes

Cache aujourd’hui pour vous mes plus profondes joies

La terre peut tourner je suis un de ses charmes

Mon rire est cathédrale et tonnante ma voix

Le rêve est un poison qui peut être une source

Où jaillit le réel qui entre nos doigts gèle

Le monde est étranger à notre propre course

Et s’il est différent il ne faut suivre qu’elle

En nous ce qui surgit et façonne le monde

En nous ce qui défait son incessante ronde

A force d’être humain et de voir ce qui est

Nous comprendrons la vie qu’hier je délaissais

Si parfois le tableau est pour nous trop grotesque

S’il apparaît souvent comme un trop long mensonge

Un ignoble silence où chacun de nos gestes

Ne vient jamais briser ce grand mal qui nous ronge

Si parfois le tableau s’assombrit dans nos yeux

C’est un peu de moi-même en manque de lumière

Je reste sans idée éparpillé de bleu

La terre irrespectée secoue mon univers

La beauté de la vie irradie le visage

Des femmes qui s’en vont qui à jamais s’effacent

Tout seul et entouré rien de moi n’est très sage

Je provoque la vie pour un bonheur fugace

Ma solitude est reine et son vol déployé

Convoite quelque port dont elle ne sait le nom

Mon vide est éternel et ne peut se combler

Je suis sur un sentier qui n’en n’a que le nom