S’il existe une loi depuis longtemps perdue
Le temps des convictions qu’on assène et qui tuent
N’a plus cours ici bas, il nous faut se connaître
Soulever sa carcasse enfin se laisser naître
Au delà de deux pas pour nous remettre en cause
Le lendemain n’est plus pour éviter l’écueil
En ce jour maladif où se meurt une rose
Nait l’idée que chacun devrait porter le deuil
Car la société meurt de ses membres malades
Quand l’homme ne sait plus s’en remet à science
Il ne sait où il va et perd de sa puissance
L’individu mourra entouré de façade
Dans sa facilité et ses renoncements
A comprendre le monde et d’y participer
Il demande des droits qu’on ne peut refuser
Quand il crée l’inutile, le mensonge et le sang
Les racines sont mortes et l’on voudrait encore
Que notre homme éperdu sache encore ce que c’est
La civilisation, cet arbre dans l’aurore
Que l’on fauche à la base, que l’on feint d’ignorer
La révolte est bien morte et la révolution
Se perd dans ses sanglots. Nous ne demandons pas
Comme un long bain de sang. Chacun conscient de soi
D’un refus solennel devrait marquer ses pas
Si par délégations nos vies sont délaissées
Nous ne pourrons pleurer notre cher liberté
Ecrasée sous nos pieds dans notre aveuglement
Nous poursuivons l’abîme où se noient nos jugements
Mais ce discours n’a pas de grandes prétentions
Ni poésie ni rien ne transpire dans ces mots
Qu’une question banale sans peu de réflexions
Vais-je laisser ma vie courir à l’échafaud