J’ai évité ma vie sans trop savoir comment
De chemins en sentiers de sentiers en chemins
Sur un rythme incessant qui emportait mes ans
Je n’ai pas vu s’écrire le dessin de mes mains
Le défilé des ans m’a marqué de son pas
Mais je ne sais comment le découvrir ici
A l’heure de ma vie où je me pose à moi
Cette pauvre question “qui es tu mon ami ?”
Mon inconscience était mais la voilà déchue
Ma reine sans douleur tu m’as conduite ici
Je me sens vide et nu et le doute est venu
Embarrasser mon âme encore inaccomplie
Mon espoir s’éternise et mon coeur toujours bat
Je suis cet enfant là qui demande à chacun
Pourquoi cette grisaille au détour du chemin
Je me sens dépourvu et mon désir se noie
Cette plainte oppressante et qui montre mes larmes
Cache aujourd’hui pour vous mes plus profondes joies
La terre peut tourner je suis un de ses charmes
Mon rire est cathédrale et tonnante ma voix
Le rêve est un poison qui peut être une source
Où jaillit le réel qui entre nos doigts gèle
Le monde est étranger à notre propre course
Et s’il est différent il ne faut suivre qu’elle
En nous ce qui surgit et façonne le monde
En nous ce qui défait son incessante ronde
A force d’être humain et de voir ce qui est
Nous comprendrons la vie qu’hier je délaissais
Si parfois le tableau est pour nous trop grotesque
S’il apparaît souvent comme un trop long mensonge
Un ignoble silence où chacun de nos gestes
Ne vient jamais briser ce grand mal qui nous ronge
Si parfois le tableau s’assombrit dans nos yeux
C’est un peu de moi-même en manque de lumière
Je reste sans idée éparpillé de bleu
La terre irrespectée secoue mon univers
La beauté de la vie irradie le visage
Des femmes qui s’en vont qui à jamais s’effacent
Tout seul et entouré rien de moi n’est très sage
Je provoque la vie pour un bonheur fugace
Ma solitude est reine et son vol déployé
Convoite quelque port dont elle ne sait le nom
Mon vide est éternel et ne peut se combler
Je suis sur un sentier qui n’en n’a que le nom