Je suis des incurables. Ceux qui ont mis leur confiance en moi, j’ai bien peur de les décevoir. Car s’il y a une maladie qui semble incurable c’est la procrastination qu’on assimile si facilement à la fainéantise, bien que ce soit deux choses bien différentes. Le fainéant ne souffre pas de ne rien faire alors que le procastinant souffre de ne rien faire.
On peut me dire : il suffit de faire ainsi, d’être rigoureux, de suivre le programme du bon sens, de suivre des règles claires, établies et sûres. Je le voix bien le principe, le fonctionnement, mais c’est chaque fois la même chose, je retombe dans mes habitudes, mes travers, ma procrastination.
C’est pourquoi je me classe dans les incurables et j’ai bien peur que je sois vraiment déçu et décevant.
Toujours j’en parle autour de moi, toujours j’en souffre. Ce n’est pas que je ne fasse absolument rien mais je ne sais pas le faire selon les règles… Je ne suis pas structuré… C’est cela dont je souffre.
Je pense soudain qu’il y a peut-être une cause simple : je ne suis pas conditionné ou si je le suis c’est à la mode de celui qui n’accepte pas de suivre un principe, des règles mais plutôt conditionné à l’intuition, sans réflexion à priori, à l’impulsivité.
Comment une fois conditionné peut-on à l’âge adulte changer de conditionnement, consciemment… changer de couleur d’esprit, est ce possible ?
Je pense que tout conditionnement est imposé de l’extérieur, en prendre conscience est une introspection, d’aucun comme Krishnamurti vous diront que le vivre et dans le présent il cesse immédiatement. Je n’y crois pas. Je pense plutôt au regard de mon vécu que tout conditionnement ne peut être interchanger. Une fois achever le conditionnement vous agît et l’annihiler serait tout simplement rester sur place dans la procrastination sans doute.
Détruire un programme, c’est détruire son support ? On pourrait penser avec nos ordinateurs que non. Moi je pense qu’un humain s’il pense d’une manière, s’auto-détruit s’il veut penser d’une autre manière.
C’est pourquoi Krishnamurti a tant insisté sur vivre sans pensée, sans idées à priori, sans schéma, sans conditionnement.
Car comme il le dit avec des principes, des programmes, des pensées vous êtes automatiquement dans l’exclusion (ceci est bien, ceci est mal) et nous créons la division et les conflits.
Je suis des incurables, de ceux qui ne veulent donc comme Krishnamurti, plus penser, plus réagir à leur pensée…. Il avait donc raison.
La non-action est donc là dans cette vie sans pensée livrée à l’absence de conditionnement