Il n’est jamais le même instant comme une brise un vent au milieu de l’été dans le soleil couchant près d’un feu qui s’élève aux étoiles qui s’éclairent dans le noir firmament.
Il naît jamais le même instant et tu peux rechercher, toi le manant, à retrouver un jour la sensation fugace que tu vis ce jour là mais ce sera toujours qu’une fuite en avant.
Je vis à chaque instant d’un œil vif et neuf et l’instant qui survient n’est jamais le moment survivant que ma mémoire enfante et voudrait me montrer comme étant ce réel aussi répétitif et qui chaque fois m’épuise.
Je vis à chaque instant sans n’en rien retenir et les règles établis dans la pierre, dans le sang, ces programmes, ces mémoires sont si envahissants que délesté de tout je vis à chaque instant sans n’en rien retenir.
Mais l’infini de ce grand océan où j’ai baigné jadis, a fait place ici bas à la stabilité d’un monde répétitif.
Si je trouve parfois ce réel, navrant, je dois y découvrir cette folle structure qui baigne le vivant, océans et terres émergées.
Et c’est donc sur la terre, dans la répétition, que j’ai vu sans le voir, la nouveauté d’un soir où se métamorphose le mortel combat en cette éternité que toujours j’entrevois.