Que reste-t-il de nos rêves, échappés de notre enfance ? Mais ils sont là qui nous déforment notre vision, qui nous déforment le réel que nous vivons. Mes rêves d’enfant m’empêchent d’accepter le réel tel qu’il est. Ces rêves là, ce sont les rêves déformés par un enfant, les rêves d’un père qui ne les a pas réalisés. Ils pourrissent ma vie. Ils font de moi un éternel insatisfait. J’aurais voulu créer mon autonomie par rapport à la société et maintenant, à ce moment précis je reste un homme sans pratique.
Est ce là mon destin, accepter la société, accepter d’être une pièce d’un plus grand, d’un énorme puzzle ? Accepter de m’insérer plus à fond que je ne le suis déjà ?
Mon métier : professeur. Je suis à fond face à mes élèves. Je suis à leur écoute, je m’investis pour eux. Mais être seul face à leurs copies n’est pas ma tasse de thé.
N’est ce pas là une part de bonheur, cet instant où j’enseigne à mes élèves quelques rudiments.
Ce matin je me lève, je vais chercher le pain. La boulangère est fermée le Lundi. Je ne peux donc m’y rendre à pied comme les autres jours de la semaine. Je prends la voiture, je regarde dans le rétroviseur et qu’est ce que je vois : ce ciel bleu mêlé de nuage blanc. Un éclairage que seul la nature sait donner. L’envie de continuer, cette pensée : oui ça vaut le coup de vivre, rien que pour voir ça. Respirer un bon coup. Se dire : tout n’est pas mort….