Ce matin après une douche avec seau et écuelle, après un thé du pain et de la confiture, nous rencontrons tous Roland, le président de l’AJED une association d’aide aux jeunes agriculteurs installés. C’est un moment intense quand Roland nous raconte son parcours, avec les difficultés qu’il a rencontrées : sa famille qui ne voulait pas qu’il s’intalle, ses premières cultures de manioc et grâce à une aide du Rotari de Chalon, ses premières transformation de manioc en gari et en tapiocca. Il fonde l’AJED en 2004. Avec actuellement 7 membres, ils se réunissent tous les premiers jeudi du mois.
Pendant cette réunion j’aurai voulu prendre une photo de Roland les mains jointes. Il revivait tout son parcours et finalement nous disait combien son combat n’était pas fini car il voulait maintenant lancer son association au niveau national voir international.
Il a insisté comme tous les jeunes avec qui j’ai parlé sur le problème des jeunes qui veulent s’installer. Il existe une pression foncière importante avec des coûts allant jusqu’à plus de 500000 F CFA par hectare, quasiment le coût de chez nous.
Les jeunes ne peuvent d’ailleurs pas faire de crédit, même de micro crédit pour leur installation.
J’étais impressionné par ce calme et cette volonté qui se dégageait de Roland.
Pendant la réunion je me suis mis à écrire un petit poème :
Les gens qui entreprennent
Et à partir de rien
Fondent du concret
Ne sont pas de ma graine
Et pourtant je le sais
Je les admire souvent
Je ne sais pas ces gestes
Et pourtant si pratiques
Qui élèvent la vie
Jusqu’à son plus haut terme.
Et j’ajoute en étant revenu en France un autre petit poème :
Les béninois chantent sous leur drapeau
“Enfants du Bénin debout”
Un hymne au courage et à l’effort
Je me dis si souvent
Qu’as tu donc fait David
Qui mérite un hommage
Des études peut-être
Et six mois dans une ferme
Mais Roland qui bataille
N’est-il pas plus ferme et plus droit dans ses bottes
A tout jamais je crois
Je vais rayer de mon vocabulaire
Le mot même “mérite”
Qui me semble vulgaire.
Et l’acte de juger
Tombera doucement aux profondes oubliettes.
Je sais c’est un peu grave ce que j’écris et je ne sais pas si celà reste compréhensible. Mais le charme de la poésie c’est que l’on ne lui demande pas d’être clair.
Après l’intervention de Roland nous nous sommes retrouvés dans le bureau de Maxime le censeur du CETA pour mettre au point le programme de notre semaine. Le prévisionnel ayant été reçu trop tard à Adja Ouéré, le définitif pris une nouvelle forme : plus de visites d’exploitations, de visites culturelles, moins d’action de notre part.
Heureusement le projet photographique de Florence et Olivier (Mais tiens où est le grand méchant loup…. Une blague de olivier il la reconnaîtra) fut conserver et créa un véritable liant dans notre coopération franco-béninoise. Olivier dont je n’ai pas beaucoup parler car le matin du deuxième jour, il nous quittait pour remplir une mission que lui avait confié le Grand Chalon…. Il reviendra ce dimanche soir….
Avant que Olivier ne reviennent nous allons l’après-midi sous une grande chaleur à la radio commerciale locale. Ce que j’ai retenu : il n’y a pas de droit d’auteur au Bénin et beaucoup d’auditeurs font des dédicaces à l’antenne. La radio sert à créer du tissus social
Dans la matinée j’ai aussi pris quelques photos d’arbres (juste avant la réunion de Roland)
Ci dessous l’arbre de Neem dont le fruit et les feuilles peuvent servir d’insecticide.
Après la visite de la radio, visite de l’exploitation : Peu de culture en place. Pascal cherche un arbre qui pourrait remplacer notre noisetier pour faire ses baguettes de sourcier.
Simplice le responsable de l’exploitation cherche à faire des yaourt, je lui parle des Kéfir de mon enfance qui dans mon souvenir se font à température ambiante. Je lui promets de lui envoyer le ferment. Il est enchanté et chaque fois qu’il me voit il m’en parle.
Le soir juste avant le repas, sur la terrasse de notre “maison” nous discutons avec Olivier et Florence de nos amours respectifs. Je n’ai qu’un mot à dire : vive la diversité. Je leur parle aussi du fait que je parle peu. La nuit tombe, il me rassure. Nous allons manger.
Puis c’est le coucher.