Je me rappelle encore ce vieil homme
Qui semblait perdu
Et qui mendiait dans ma rue
Il m’a dit précisément ceci
D’une voix claire et nue
Petit !
Tu cessera de rêver
Quand le moment venu
La pluie de tes mots
Sera passée
C’est alors que tu verras
Clairement
Ce que tu dois
Faire ici bas.
Tu auras fécondé
De tes rêves sans fin
De la pluie de tes mots
Comme un champ de blé.
Puis il a disparu
En prenant dans mes mains
Cette pièce sans tein
Que je lui réservais
Chaque jour dans ma rue
Je ne l’ai jamais revu
Et depuis ce moment
J’attends comme un ressort
Que la pluie de mes mots
S’efface
Et laisse le soleil
Assècher les sillons
Où j’ai semer mes rêves
Et laisse le soleil
Me montrer le chemin
De ma réalité.