2012 – Idfolles

2012

Je me demande si je dois encore écrire ce que je pense ou garder secrètes ces pensées qui sortent de l’ordinaire, que d’autres distillent, que d’autres ignorent, ces pensées qui mettent à jour une réalité qui dépasse l’entendement.

C’est pourquoi je n’ose pas clôturer ce recueil “2011 Année charnière”.

L’idée est là sur le papier mais Brel ne chantait-il pas “Le temps de prendre une plûme, le temps de la tailler…” et l’idée est partie, le désir de la réaliser enfuie, l’effort jamais fourni.

Je suis un homme d’idée et non d’actes, d’actes déjà passés. Je n’ai pas encore découvert l’inédit, je n’ai pas encore découvert ce qui n’a encore jamais été réalisé.

Est ce cela qui me retient d’agir, le fait de répéter ce qui a déjà été, ce qui n’est pas nouveau.

Je suis ce sujet là aux quarante ans et plus, aux souvenirs disparus, à la mémoire estropiée, je suis ce sujet là qui sait que ce qu’il sait est oublié, un souvenir qu’il ne peut évoquer, qui demeure quelques part dans un lieu sans accès. Je suis ce sujet là à l’imagination fertile, qui se défit des vérités énoncées en trois phrases ou même qu’une, établies et stériles et qui ne cessent de glisser comme un nuage glisse dans le ciel, comme la pluie sur les plumes du coq de bassecour.

Je suis ce sujet là éloigné des pensées par sa propre volonté, ou par celle d’autrui. Je ne sais rien des secrets de la vie, je ne sais qu’une chose, que le silence est d’ores et déjà là. Il n’y a plus rien à dire. Il n’ y a qu’à écouter la musique du silence, la musique de la Vie qui peut-être laissera s’inscrire dans ma mémoire un secret qui était jusque là évanoui.