Valises – Idfolles

Valises

Depuis bientôt quinze ans, j’ai rempli mes valises de livres de Mathématiques et voilà qu’elles sont pleines et si lourdes que je ne sais plus comment m’en défaire. Tous ces livres accumulés ne font qu’amplifier mon attente et mes regrets de ne pas les avoir lus.

Car au fond je ne renonce pas à les lire et c’est dans cet état là que je souffre le plus de ne rien faire et de ne me concentrer sur rien.

J’ai donc ces valises dans les bras. Vous voyez bien l’image. Avec deux valises, une à chaque bras, l’homme n’est plus libre de ses mouvements. Il s’immobilise.

Ainsi immobilisé, je sais que je n’ai qu’un choix : ou me débarrasser de ces valises ou lire les livres.

Mais à vrai dire, au moment où j’écris ces mots : je ne me sens pas prêt à faire ce choix. Je suis doublement immobile.

Je ne veux pas me débarrasser des livres mais je ne veux pas aussi faire l’effort de les lire.

Une partie du choix est fait : je ne veux pas m’en séparer. La deuxième partie n’est qu’un effort à faire dans le long terme, un effort continu, un pas à pas dont je parle si souvent que je ne commence pas.

J’ai déjà expliqué que je me sentais comme un visionnaire qui une fois sa vision dans la tête, l’objectif intuitif, s’en contente et ne veux pas faire les pas qui y mène.

C’est un peu désolant. Laisser à d’autres le soin de réaliser ses rêves ? Oui, c’est navrant. N’être qu’un rêveur, est ce là ma fonction ? Rêver un avenir en fonction du présent et ne rien faire pour le réaliser.

Peut-être est ce là tout le drame de ma vie ?

Le rêve de toute une vie :