Changer d’horizon, c’est un effort de chaque instant. La volonté est ce qui manque le plus à celui là qui ne fait que rêver de changer d’horizon. Pour changer d’horizon, je dois à chaque instant tendre de toutes mes forces vers ce nouvel horizon.
Mais n’ai-t-on pas de toute façon tendu vers quelque chose. Non ! On peut à chaque instant fuir cette tension vers nos rêves. Mais cette fuite n’est-elle pas une nouvelle tension vers quelque chose.
Je rêve plus que tout à aucun rêve qui ait été déjà rêvé. Je rêve à quelque chose qui ne fait pas partie de ce monde. C’est une tension de tous les instants. Vous me direz il rêve seulement de ne rien faire. Non ce n’est pas du tout ça. Je fais comme tout un chacun et vaque à mes obligations sociétales, je me lève tous les jours à six heures du matin, et je n’ai pas “faire le ménage” comme obligation, comme tension… Ma tension, ce qui me pousse à vivre c’est de voir dans mon champ d’horizon ce que je n’ai jamais vu auparavant.
N’est ce pas ce qui pousse vraiment chacun de nous : la nouveauté qui survient au bord du chemin.
Et la nouveauté ne se recherche pas. On recherche ce que l’on a déjà connu une fois, mais on cherche l’inconnu sans repère, sans aucun mot qui baliserai le chemin et qui nous ferai retomber sur un sentier connu.
Voilà la vrai tension, faire la tabula rasa et voir survenir l’inconnu. Souvent l’on s’aperçoit que d’autres avant nous on déjà parcouru ce chemin, mais justement c’est toute la beauté du voyage dans l’inconnu. Il n’est pas balisé, il apporte une joie à tout instant. Quand je dis à tout instant, c’est juste dans tous ces moments où l’on ne se rattache pas au connu qui nous entoure et fait de vie, une vie si morne.