Quand le diable s’en mêle
S’emmêle à vos pinceaux
Quand ses fils qu’ils tissent
Vous mènent vers le bas
Quand vous perdez le nord
Vous croyez vous élever
Mais tout en haut se nichent
Quelques folles gargouilles
Qui se rient de vos airs
À vous prendre au sérieux
Les pieds dans le tapis
Vous êtes le cul par terre
Quand parfois j’oublie
D’un coup de vin
Et que mes mots s’allument
Sous ma plume
Se cache un peu du diable
Et Dieu qui lui m’occupe
Se cache aussi
Au fond des yeux qui brillent
Il n’est nulle lieu
Où tous les deux vous
Ne jouez pas ensemble
Car il n’y pas de bas sans haut
Quand le diable s’en mêle
Dieu n’est pas très loin
Qui veille au grain
Lui de sa main me donne
Et sépare et limite
Et j’admire sa maîtrise
Mais il sait que la gigue
Agitant nos bateaux
Nos corps enlacés
S’emmêlent au deux
Lui et Elle faut il donc
Que Dieu dise merci au diable.