Je suis poète avant tout, j’aime à décrire en peu de mot, l’état dans lequel je me trouve et je fuis, je fuis comme un tonneau percé, un tonneau de Bourgogne, un Rully ou un Givry… Je n’écrirais jamais le roman de cent pages aux descriptions précises, j’écrirais quatre mots grifonnés un matin comme butine l’abeille et puis je m’en irai plus loin, sans retenir ces mots que ma plume a laissé.
Car mes mots sont ma vie, c’est une idée établie, ma vie ne rature pas le moment écoulé, et mes mots se dispersent sans jamais une retouche.
Voilà donc établi mon projet d’écriture.
Veux tu que je te dise, l’effort que l’on porte si haut, les constructions les plus belles, non je ne les dénigre pas, mais ceci n’est pas moi.
Moi je rêve un instant, un instant fulgurant, les chiffres qui pour chacun d’entre eux sont les germes sans fin de nouvelles unités, comme un univers bulles ou se crée d’autres bulles…
Je sais qu’il me faudra prendre le temps d’apprendre, d’apprendre lentement des règles construites et concises mais je ne me perds pas en description, en gloses, non ceci n’est pas moi
Je suis poète avant tout, une intuition qui vibre à l’unisson du moi… Ce moi qui est en vous, que je découvre pas à pas mais qui reste à jamais indéfini.
Voilà ceci n’est pas tout à fait moi, ce n’est déjà plus moi, je suis comme un oiseau qui a laissé sa plume écrire ici bas quelques mots, qui s’envolent déjà.
Voilà je voulais dire ceci, et demain je dirais celà, c’est celà le pouvoir des mots, ils sont comme la vie, un flux, un flux inévitable que certains appelle Tao, d’autres Dieu… Enfin l’indéfini, l’inconnaissable, le zéro et l’infini réuni.
Voilà j’ai fini