L’espoir que tu aiguises comme ce vieux couteau
Usé jusqu’à la corde comme on use un comptoir
Comme on lève son verre et pourtant sans espoir
Se mentir à jamais chaque fois à nouveau
Qui sait sur cette terre aller sans revenir
Au delà de ses cycles et du verbe gémir
Dépasser ses penchants enfin couper les ponts
Qui sans cesse ramène au même jeu de con
Et parfois je connais cet instant éphémère
Où je ne suis plus là pas un pied sur la terre
Au delà de mon corps, je connais cet instant
Où mon esprit n’est plus à jamais plus vivant
Car alors je le sens, plus de répétitions
J’échappe sans effort et sans aucune drogue
A la fuite des cycles et plus loin que la morgue
J’échappe sans effort aux mornes destructions
Mais ceci n’a qu’un temps, le temps de l’infini
Et toujours c’est à terre que la Vie se poursuit
Si tu connais ceci ne le recherche pas
Car ce moment perdu ne se recherche pas
Il surgit comme un rêve au milieu d’une trêve
Il surgit au hasard comme un don de Nature
Sans effort tu l’attends sans aucune posture
Et tu laisses le vent le soleil et la sêve
Etre à l’oeuvre ici bas loin des explications