Mon père a fait le choix de renoncer à tout. J’ai tant suivi sa vie que je me suis imprégné de son choix. J’ai renoncé aussi à la pierre que j’aurai pu apporter à ce monde. Je me suis sabordé. Vous pouvez sans doute vous dire : quelle pierre aurait-il pu apporter ? Peut-être aucune. Mais le plus fort c’est que je n’ai pas essayé.
Agé de trente-huit ans dans 5 jours, ai-je le choix. On dit cette phrase facile : “on a toujours le choix”.
Mais j’ai la certitude que je n’ai pas fait de choix. J’ai trop subi l’influence de mon père. Je voudrais m’en défaire mais chaque fois je retombe dans la même position : celle d’un homme révolté contre la création des hommes qui se sur-ajoute à la nature.
Alors quel est mon choix ? Il s’agit d’une alternative : ou bien je quitte la société ou bien je m’implique avec mes moyens aussi maigres soient-ils.
Faire un choix et s’y tenir et oublier toutes ses années, 12 ans de tergiversations.
Mais un choix est toujours individuel. Personne ne peut le faire à votre place et même s’il implique autrui c’est toujours un individu face à lui-même.
Je réfléchis et tergiverse encore. Mais un jour il sera trop tard, je serais mort !