Dans l’alternance des contraires, il faut oublier qu’ils s’opposent et vivre à chaque instant le contraire qui surgit… Plus facile à dire qu’à faire. Peut-être pas. J’exploiterai chacun de ces instants, ceux de doute, ceux de folie, ceux de dépression, ceux que je n’imagine pas, j’en ferai le ferment d’un arc-en-ciel aux mille variations. Si demain je dis non, demain je dirai oui et de mille façons.
On me dira changeant. Je serai le torrent qui s’arrête un instant dans ce lac de montagne et qui demain dévale de vallée en vallée puis se perd dans un fleuve, qui se perd dans la mer et puis je reviendrai nuage obéissant aux lois éternelles.
Je dis oui, oui à l’alternance des contraires : demain l’on me verra cynique et vieillissant riant aux quatre vents, criant “tout doit disparaître” et “vive le numérique” et cachons tous nos morts sur tous les disques durs, demain l’on me verra pleurant larmoyant, regardant un monde qui va s’évanouissant.
Demain l’on me verra sûrement, rêvant d’un autre monde au delà de moi-même.
Vive, vive à jamais l’alternance des contraires