Que reste-t-il de nos rêves, échappés de notre enfance ? Mais ils sont là comme ces bulles de gaz qui montent d’une limonade glacée. Ils reviennent à la surface. On n’y peut rien. C’est plus fort que tout. C’est comme une boussole qui montre toujours le nord. Oui, nos rêves c’est notre nord à tous. Ce grand nord aux paysages fantastique, ces ciels qui nous font tout oublier, ces ciels qui nous attirent dans les fils qu’ils sèment, ces grands cirrus blancs.
Ce sont les rêves qui font le monde. Ils nous élèvent, nous mènent au delà de nous-mêmes.
Si je maudis parfois mes rêves incessants, qui passent en boucle dans ma tête, je veux ce soir penser qu’ils ne sont pas inutiles.
Je rêve d’être un jour en harmonie, en communion avec la Vie, je veux comprendre quels gestes je puis faire sans blesser, sans tuer l’équilibre, sans tuer l’Evolution, sans vivre d’interdit, sans vivre de règles sclérotiques, quels gestes je puis faire pour éprouver encore ce matin qui s’offrait à nous….
Mon rève est fait de peu de gestes comme bêcher une terre au printemps, sentir couler la sueur dans le dos, passer le rateau et semer quelques plantes…
Ou cueillir, cueillir ce que donne le soleil, et l’aider à sa mesure, dans un rayon qu’on embrase du regard, pas au delà, et l’aider ici et là à fleurir la Vie.
Voilà, c’est dit. Voilà mon rêve, il est bien là, échappé de mon enfance et il demeure en moi, à jamais.