Des yeux cernés de noir et de pourpre sanglant
Révèlent un esprit qui sans cesse dérive
Cratères écorchés qui vont toujours rêvant
Tout au bord de ces flots dont ils ne voient la rive
Solitaire et cruelle est la sombre douleur
Qui erre en la demeure où jamais rien ne pleure
Et noire est cette plume et ses fidèles heures
Que nourrit un esprit où se fâne une fleur
J’imagine un esprit dans l’attente et l’ennui
Grain de sable étourdi par la répétition
De ces mots qu’il écrit et enrobe de nuit
Falsifiant doucement son imagination
Et je relis ces mots qui doucement m’écoeurent
En rêvant d’un demain qui sous ma main se meurt
Sur le papier témoin que tristement j’effleure
Un demain qui s’effrite et résonne en mon coeur
Un rêve inanimé s’éternise en mon corps
Blessure imaginaire ? obsédante et cruelle
Quel est donc ce vivant qui peu à peu s’endort
Immobile et stérile au grand large éternel.