Les enfants qui sont nés en soixante huit, ou dans ces eaux là de parents de gauche… sont ils comme moi ? J’ai tendance à mettre mon père sur un pied d’estalle, très haut, très haut. Et j’en souffre. Voilà ce que je puis dire. Mon père nous a sacrifié sur l’autel de ses idées, il ne s’est jamais occupé de notre éducation, il n’a fait qu’un long discours que nous étions bien trop petit pour comprendre moi et mes frères et ma soeur.
Mais il faut quand même dire que j’ai été marqué au fer par la lecture du meilleur des mondes de Huxley, par un discours sur le paraître et la société de consommation.
D’autant plus marqué qu’à 29 ans mon père nous a quitté avant même que j’ai atteint l’age de l’autocritique, me laissant seul avec ses idées, avec ses idées pour seul bagage, Krishnamurti et Ivan Illitch. Mais personne ne sait qui sont ces deux intéllectuels de nos jours.
Je me sens donc seul dans un monde dirigé par des hommes soit disants pragmatiques mais dont le seul adage est “après moi le déluge”.
Comment leur faire comprendre que diriger le monde c’est le mener à sa perte et qu’il n’existe qu’une seule action : la non action…. Voilà l’héritage inscrit dans mes gènes et dont je ne peux me défaire.
Comment leur faire comprendre que je n’ai pas besoin de cet ordinateur avec lequel j’écris ces mots, mon désespoir, que je n’ai pas besoin de ma voiture, de mon boulot pour Vivre. Car Vivre serait pour moi planter deux ou trois graines, chercher un peu d’eau à la rivière, chasser le bison…. Mais tout celà est bien loin me direz vous.
Je dirais seulement que le jour même où j’ai renoncer à agir dans ce monde, je l’ai quitté dans l’instant pour découvir l’indicible non espace-temps et entendre la question : que veux tu faire maintenant et répondre tout en sachant que c’était impossible : je veux aider mes contemporains…. Me retrouver alors dans l’espace temps et depuis savoir que je me suis trompé trompé de voie…. Ne rien pouvoir faire et subir les contingences du présent.
Car je le sais depuis toujours : je ne ferais rien. Depuis toujours mon destin est de ne rien faire de ma vie. Je puis dire beaucoup de rêves mais je n’en réaliserai aucun. Si ça me désespère ? Sans doute !!!
Et puis maitenant je laisse en plan ce texte. Je ne lui veux ni fin ni conclusion, ni antithèse ni synthèse.
Voici donc ce que j’écrivais le 9 octobre 2008.
Aujourd’hui le 22 Avril 2009 en relisant ce texte et connaissant la couleur de mon esprit du moment, connaissant une idée qui y gravite à l’instant je me dis plus sereinement : il ne faut pas désespérer d’une pensée positive ou négative (je dis positive ou négative pour simplifier mais tout ne se résume pas à deux pôles contraires). Il faut plutôt laisser faire la Vie qui fait se succéder en nous des pensées et n’attacher aucune valeur à l’une dîtes positive plutôt qu’à une autre dîtes négative. C’est leur succession qui créera l’harmonie, c’est notre volonté qui la brisera.
Ainsi si hier je désespérai d’être inactif et prônait la non-action, je sais que demain peut-être si le hasard le veut, si la Vie le veut, je serais actif.
Sans aucune volonté, j’en suis persuadé