En cent mot comme un seul on ne dit pas toujours
En cent mot comme un seul on ne fait pas qu’un tour
Et pourtant l’on s’arrête au premier mot qui vient
Sur la grève on s’arrête on referme le livre
On referme le livre et nous voilà vaincu
Le paysage inconnu qui s’offrait sous nos pieds
Sous nos mains s’envolait au premier mot lancé
Et pourtant je le sais c’est bien les mille mots
Qu’il faudrait prononcer et ne pas s’arrêter
Sur la première marche en bas de l’escalier
Les chemins escarpés sont faits de mille mots
En cent mot comme un seul, on se perd en chemin
Il faudrait des années, des nuits blanches sans fin
Passées à les compter, les mots qu’ont arraché
A la réalité les savants étonnants
Euler en était un et je suis à ses pieds
Demandant le courage et la folle vigueur
Qui me vient à manquer quand je compte mes heures
Que je passe aujourd’hui et si peu concentré
Que je passe aujourd’hui à trop me disperser.