Quelle est la réalité d’un délire ? Je pense : aucune. Je veux dire que ce n’est pas parce que vous vous délirez immortel que vous l’êtes. Voilà donc défini le délire : c’est ce qui n’a pas ou très peu de relation avec le réel.
Pourtant il existe de nos jours toute une littérature et tout un pan de cinéma qui délire totalement. Leur thème est la science-fiction. Et nombreux sont les adeptes de cette dernière.
J’en déduis que l’homme a au fond de lui une tendance qu”il cultive plus ou moins selon les personnes, une tendance au délire.
Le délire, ce rêve éveillé, est une sorte d’opium puissant qui vous fait croire à des réalités cachés.
C’est, j’en suis persuadé, une fuite du réel. Tout comme l’idée de Dieu qui à mon avis s’apparente à un délire, cette fuite du réel a pour fonction justement de nous mieux le faire supporter. On se crée de toutes pièces, on se forge des raisons, pures croyances pour mieux supporter notre ignorance de la réalité.
Mes délires je les regarde comme des nuages, des cumulo-nimbus, vous savez ces petits nuages blancs moutonneux, qui passent et parce que je les regarde comme des délires, trépassent très rapidement.
Prendre conscience de son délire est donc une véritable chance mais aussi une certaine frustation du plaisir que procure cette puissante drogue qu’est le délire.
Sans délire vous vous sentez plus nu, je me sens plus nu, plus vide.
Mais le délire n’est pas la seule fuite du réel, la seule fuite de notre nudité et de notre ignorance. L’action, ainsi le travail moderne, est une autre fuite du réel
Dans mon cheminement spirituel, je ne sais pas encore ce qu’est ne pas fuir le réel ou dit positivement, être au contact du réel.
La pensée est elle-même pour certains de ses aspects une fuite du réel, la fuite d’un réel toujours fuyant que l’on essaie de mettre en boîte. Cette mise en boîte, cette définition du réel par la pensée est encore une fuite de plus pour supporter notre ignorance.
Notre pensée raisonnante et non délirante, nous approche semble-t-il, du réel. C’est là, la première impression. On observe les cycles du réel mais ceux qui ont étudier le mathématicien Fourier savent bien que les fonctions du réel, nos perceptions que nous mesurons, ne sont qu’une somme infini de cycles. Nous ne faisons qu’approcher le réel comme si nous nous jetions dans un puit sans fond.
Mais n’est-ce pas là, la vie et son Eternité : on ne fait que s’approcher de Dieu dirait certain sans jamais l’atteindre.
L’exercice de la pensée raisonnante est donc une fuite de plus.
Faut-il comme le délire, la bannir. Là encore je fais la même réponse : laissons ces nuages se former et trépasser, se reformer et trépasser…
Mais sachons en toute conscience que c’est une fuite de plus.
Alors que reste–t-il à faire pour ne pas fuir ?
C’est là que les stoïques qui rejoignent les Taoïstes ont beaucoup à nous apprendre.
La réponse est ne rien faire !!!!! Méditez cela !!!!