Etat mou, molle état, tant de choses se modifient comme à mon insu, tant de choses que je voudrais comprendre et peut-être une seule chose : renoncer à, renoncer à rester immobile. Renoncer à vouloir être mou, renoncer à désirer ce que je ne suis pas.
Tout cela m’emmerde au plus haut point, tout ce que je suis m’emmerde.
Et je sais que si je le dis, c’est que je n’ai pas encore renoncé.
Je pensais une chose il y a une heure : mon père que dans mon imagination je faisais revivre et qui me disait : je t’ai fait libre. Oui je suis libre et donc pas impliqué dans aucun projet qui me lierai l’esprit à lui. A un projet qui occupe tant d’esprits sur terre qui décodent la vie et en la décodant ne font que la détruire.
Oui je suis libre, et mou !!!
J’ai relu ces mots et je me suis dit : ds que d’auto persuasion. Non mon père ne m’a pas fait libre. Je suis comme tout un chacun conditionné, conditionné autrement peut-être mais conditionné. Et cela n’est pas être libre. Si je me fous de tout, si je n’ai aucun désir dans les magasins, si je ne suis pas sensible aux pubs et à la télé que regardent tant mes enfants, ce n’est pas une marque de liberté, c’est seulement que j’ai été conditionné ainsi. Ce n’est pas un signe de liberté.
Qu’est ce être libre ? Choisir son propre conditionnement peut-être. Le choisir en connaissance de cause. C’est peut-être cela le travail de l’adulte : déconstruire ce qui nous a fait pour choisir seul ce que l’on veut être.
Il n’y a pas une liberté mais des libertés, des dimensions à l’infini, des variations à l’infini qui font que l’on ne pleure ou pas devant un coucher de soleil, qui font que l’on ne se laisse jamais aller à ressentir ses sentiments bons ou mauvais peu importe de peur d’être toucher là où ça a tant fait mal.