La vie est un chemin dont chaque pas est essentiel même s’il est infime à chaque fois, infiniment petit s’il en est mais au combien important pour aller d’un point à un autre, d’un état dans un autre état.
Mais fuir le présent, ce pas infime est la première réaction face à l’adversité, fuir ce présent en dehors duquel il n’est rien et qui contient tout passé, présent et futur.
J’ai trop connu cette fuite pour ne pas savoir, pour ne pas voir quand elle est à l’œuvre. A l’œuvre quand vous souffrez de vouloir être au lieu d’être et d’exister, à l’œuvre quand vous refusez de faire un pas et quand vous vous réfugiez alors dans la déprime, à l’œuvre quand vous focalisez toute votre énergie sur tout autre chose que l’instant présent.
Mais la première réaction de fuite est tenace car inconsciente. Cette réaction de fuite commencée dès l’enfance lors du complexe d’Oedipe, peut grâce à la parole sans mensonge, après des heures de paroles tournant autour du pot, peut devenir consciente. La cause de la première fuite est unique à chaque individu.
Dans mon cas ce fut de ne pas avoir une famille et un père parfait. Cette perfection que j’attendais (je le vois aussi dans mon fils qui a du admettre l’imperfection de la vie) et qui ne pouvait être au rendez-vous, qui l’était d’autant moins que mes parents n’ont pas été très adulte, m’a enclin à fuir l’existence, la vie, le présent qui m’était insoutenable.
Aujourd’hui je peux le dire, je me sens libéré de tout cela. J’ai eu un ce qu’on appelle en psychanalyse un flash. Les choses sont claires pour moi, telles que je viens de les évoquer.