Batons rompus sans nulle conduite (1995-1998) – Idfolles

Batons rompus sans nulle conduite (1995-1998)












BATONS
ROMPUS SANS NULLE CONDUITE


(ou le
travail de l’inconscient)


L’avenir est déterminé


Pour qui connaît la fin


Comme le début


Ou reste imprévisible


Ce qui nous donne


La liberté et la beauté
de Vivre











La non-existence


1


Cela pouvait commencer de cent
façons différentes. Mais c’était un jour de
Novembre où le fond de l’air était doux comme un ciel
de printemps. Je regardais l’écran cathodique avec cet oeil
vide et morne que je prends de temps en temps quand je ne crois plus
à rien. Je n’y arriverai jamais-rne disais-je en moi-même.
Et les images défilaient sur l’écran tout en dehors de
mon attention. Le mouvement n’existe plus de nos jours^ensais-je
encore allongé dans mon fauteuil ; ça manquait déjà
de mouvement. Il n’y a plus rien à faire…


J’entendis la porte d’entrée
s’ouvrir et se fermer. C’était Tania, en jupe et bas noirs
avec son vieux col roulé moulant, le manteau entre les bras.



  1. Tommy, qu’est ce que tu fais
    ?
    -Rien


  2. Tu as fait à manger pour
    ce soir ?


  3. Je ne fais rien !


  4. Comment ça ?


  5. J’ai vu Eric cet après-midi,
    chez lui. Il ne sort plus et se nourrit d’oeufs gobés…
    Il
    pianote. C’est tout. Tu devrais aller le


  6. Et toi ?


  7. Je réfléchis.


Après cette discussion
entre deux pièces, Tania surgit dans l’encadrement de la porte
du salon, un sandwich à la main.



  1. Qu’est-ce-que tu regardes ?


  2. Rien, j’écoute même
    pas.


  3. Tu es rentré plus tôt
    du boulot ?


  4. J’ai pris une semaine de congés.
    Faut que je fasse le point.


  5. Ça va pas depuis un
    moment, je le sens bien. Mais tu ne dis jamais rien, dig^lle
    en
    caressant ses cheveux.


  6. J’ai du mal à l’exprimer,
    à l’expliquer. Je peux plus vivre comme ça.


La façon dont je le disais,
le vide qui m’envahissait, je ne pouvais pas le remplir, je ne
voulais pas. Comment remplir du vide avec du vide ? Cela me rappelait
la légende des Schuabs qui voulait remplir de lumière
une tour fermée de toute part en y versant des sacs remplis à
la lumière du jour. Et ils continuaient inlassablement leur
travail inutile et logique. Je n’avais nulle envie de disserter ; je
n’avais jamais su. J’aurais juste voulu exprimer un peu de joie,
quelques mots comme un clin d’œil sorti du fond du lot commun,
un clin d’œil lumineux comme un ciel de printemps. De temps en
temps l’instant passait qu’on pouvait croire différent mais
comme un caillou dans l’eau sur lui se refermait les remous et il
venait rejoindre les autres au fond de la piscine. Et l’autre qui
disait « ce que j’ai de plus profond c’est ma peau ».
Comment pouvait-on découvrir des phrases et des mots de cette
sorte ? Comment les aligner pour qu’ils sonnent comme un long
discours sur un sujet, comme une page d’écrivain. Il faut être
passionné. C’est la seule solution, me disais je, la seule
issue, la passion du sujet, la passion de l’objet.


Tania
avait laissé Tommy à sa méditation et continuait
de grignoter en se
concentrant
sur un magazine qui traînait.



  1. Quand je pense à la notion
    d’idée !…


  2. Qu’est-ce que tu dis, Tommy 9


  3. Oh, ça m’a échappé.
    Je pensais au constructeur de tête et de moyeux. A ceux qui
    ont
    des idées ! Je repense à ces mots qui me sont
    tombés dessus dernièrement : "Je
    montrerai
    comment ce peu de bruit intérieur, qui n’est
    rien, contient tout, comment avec l’appui
    bacillaire d’une seule
    sensation, toujours la même et déformée dès
    son origine, un
    cerveau isolé du monde peut se créer
    un monde". C’est fou ce que c’est bien dit. Par
    moment la
    dérision me prendrait… Je ne crois plus en rien. Les mots
    ne tombent plus en
    pluie mais comme un long chagrin.


Il n’y a pas d’issue dans
l’attente et le désir. La souffrance est sans fin. Je ne sais
plus quoi dire. Ai-je jamais su penser ? C’est à vouloir ce
qu’on n’a pas ou surtout ce qu’on n’est pas qu’on se perd ici bas.
Sans limite et pourtant limité je suis mon propre rêve
impossible et navrant. Oublier mon rêve, oublier le désir
d’être… -Tu m’écoutes ?


  1. Oui,
    mais que veux-tu que je te dise.


  2. Rien, rien, nul assentiment
    n’apaise. Seul exister, seul comprendre suffit… ? Certains
    n’ont
    pas besoin de se plaindre. Sans ou avec inconscience ils sont plus
    forts que tout.


Sans effort je m’arrachai
doucement de mon fauteuil et allai éteindre la télé.
Puis sans réfléchir je mis un peu de musique baroque,
Un peu de viol de gambe et de clavecin ; je retournai dans mon
fauteuil m’accueillant entre ses bras. Presqu’allongé mes
paupières se fermèrent sur mes yeux, je m’endormis.


Et la musique glissait sans tout à
fait pleurer sur ma figure assouppie tournée vers la grisaille
d’une fenêtre fermée. Comme au temps passé des
chaleurs de l’été, ce temps passé derrière
des volets fermés dans la pénombre et un reste de
fraîcheur, il ne se passait rien qu’un air de musique. Tania de
temps à autre levait les yeux de sa revue pour regarder si je
donnais encore. Elle s’inquiétait. Elle écoutait ma
respiration, entre les mouvements musicaux, calme et ample. Que faire
pensait-elle, que faire ? Elle n’osait me détester ou me haïr.
Elle pensait à nos enfants en vacances chez leur
grands-parents, à cette vie défunte qui envahissait le
cours des événements., à mon détachement,
à ma souffrance, à ma douleur ou à elle-même.
Ils n’avaient plus rien à se dire et c’était bien. A
quoi bon se disputer, ils s’aimaient, à quoi bon se gifler, à
quoi bon crier et pourquoi crieraient-ils ? Tommy était trop
en lui-même pour exiger des autres… Peut-être y
avait-il un sentier hors des chiens battus. Peut-être…


A mon réveil, les yeux
toujours mi-clos, un sourire caché, un étirement
cervical… j’aurais encore voulu savourer mon sommeil et la musique.



  1. Tania, tu crois que je pourrais
    rester encore longtemps dans ce fauteuil sans que ça
    t’ennuie
    9


  2. Qu’est ce que tu veux dire ?


  3. Sans mouvement, sans dynamisme,
    sans histoire, la vie se poursuit-elle encore ?


  4. Tu as toujours de drôles de
    questions.


Il était dix-neuf heures
passées et la nuit était tombée depuis bientôt
une heure. Seul un abajour brillait dans le salon où la
pénombre s’étalait. Un peu d’action, bon Dieu, un peu
d’action, me disais-je.


– J’ai rien mangé, dis-je,
si je cuisinais quelque chose, ça te dirait ?


Ensemble nous migrâmes dans
la cuisine pour nous préparer un petit dîner rapide et
chaud.


C’est l’espace d’un instant, un
rire qui éclôt, qui grandit, s’éteint puis
renaît, ce n’est jamais drôle à la longue mais
c’est divertissant et dégoûtant quand on laisse
l’aigreur nous envahir, c’est au centre des choses, c’est une vie
déçue qui continue sa course depuis qu’on (on ?) l’a
lancée sur sa pente entre aridité et plage verdoyante,
collines abruptes
et rochers déchiquetés. Ça n’a pas de suite et
pourtant ça se poursuit toujours chaque jour s’accumulant, on
se demande si ça construit quelquechose à force de
petits pas et d’instants un à un passés comme un petit
monticule de débris amassés par le temps
en
un même endroit. Rien ne sert de rechercher un mouvement, il
n’y a pas de
mouvement.
Satisfaisant?


Les yeux ouverts je regardais le
plafond et un coin de fenêtre. Je laissais toujours les volets
ouverts pour voir dans le ciel gris courir les nuages et la pluie
dans les lumières de la ville. Je ne donnais pas. J’attendais.
Jattendais pour prendre une décision. La fatigue doucement me
gagnait. Tania dormait depuis longtemps du sommeil de l’enclume.
J’écoutais sa respiration et songeais à cette
tendresse, sans fondement, sans objet, fragile et insoluble. Depuis
quelques mois, plus de disputes, tout coulait à l’eau. H n’y
avait plus de liberté. Le mot même n’existait plus,
pensais-je. Tout est mort et enterré, figé et sclérosé
dans ses plus profonds fondements. Sans besoins, petits soucis, et
pourtant tout est triste et sans larme. Tu essaies de parler, il n’y
a plus de dialogue. Tout est fermé, tourné vers
l’intérieur désert. On n’aborde pas les paysages
sérieux des problèmes vitaux, on évite, on
dérive. M’endormant, je m’étonnais à peine du
cours baroque de mes pensées.


J’hésite encore à
prendre ma vie en main. Je n’ai pas de levier à enclencher.
tout se passe sans moi. J’ai la profonde impression d’être le
spectateur d’un film J’ai passé ma vie à dormir
sur un lit effectuant les travaux qu’un monde exigeait, sans demander
pourquoi, absent, comme si la sagesse me demandait d’accepter le
présent sans en comprendre l’essentiel futur. C’est tout un
être qui tremble au bout d’une corde raide. On vit avec ses
désirs, ses illusions, je voudrais tout autre chose. On pense
aux autres, à elle. On veut l’admiration, on veut la
confiance. Tout ça a-t-il un sens ? Tout ce manque de
douceur…


Ai-je donc tant de désirs
inassouvis ? On ne peut pas à la fois profiter de la vie telle
qu’on se la crée dans sa pauvre tête pensante et
anéantir le moi. H ne s’agit pas d’ailleurs de l’action
d’anéantir. Ce n’est pas un acte de volonté…. Au fond
du lac un homme est mort mais qui désire encore, me disais-je
tout bas, voilà le déchirement.


Au petit jour qui montait de la
nuit, l’esprit toujours embrumé d’idées contradictoires
qui battaient de rives en rives un sommeil agité, je regardais
sans envie le petit matin. Je devais me lever et ne le désirais
plus. Pourtant déjà debout je quittais l’indécision
et brisais cette pensée qui va et vient du désir du
sommeil et de la fuite au sentiment coupable de ne pas agir. Mes pas
me guidaient vers la cuisine par la force de l’habitude et de la
volonté d’éloigner l’angoisse et l’inquiétude. A
trop regretter les gestes accomplis et ceux restés dans les
tiroirs fermés des romans jamais lus ni écrits et des
têtes maladives, on s’attarde en soi-même à
rechercher l’illusion qui génère l’amertume. On
voudrait autre chose et il n’y a rien d’autre. Pensée
d’oisiveté. Mon esprit persiste à rêver.





Pourquoi ces pensées,
pourquoi ces réminiscences du passé, je ne le savais.
Ou plutôt si, je n’étais pas satisfait. Contre quoi
luttais-je encore ?


La radio diffusait son lot
quotidien d’événements inlassablement mornes, horribles
et répétitifs. Avais-je donc encore assez de colère,
comme autrefois, pour perdre la raison et ne plus supporter ce
journalisme ostentatoire dégoulinant de certitudes et
d’affirmations, abject et détonnant… Avais-je donc encore
assez de colère… Tania dormait encore et je trempais ma
tartine au pâtée dans un verre de lait froid. Que faire
? Certains s’éclairent à la chandelle et vivent de
rien… Nomades de la vie. leurs désirs ne mangent pas tous
leurs actes. De quoi vivent-ils ? Qui sont-ils ? Ce sont les esprits
qui hantent mes rêves. Pour eux la société n’est
pas un poids ; ni un poids, ni une peur. Leur vie se passe en dehors
de ce lieu de végétation. Leur vie n’est que méditation
faite de gestes élémentaires et nécessaires avec
calme et lenteur loin des accumulations qui font croire que l’on
pense et qu’on vit. Mirage, rêve ou possible réalité
éloignée du superflu ? Je rêvais devant mon vene
de lait, de quoi avons nous besoin ? Trop de questions se
bousculaient dans ma tête. Le doute m’assaillait de tous côtés.
Où nous sommes-nous perdus, criais-je sourdement au fond de
moi ? Et toujours cette envie de ne plus faire un geste… Par peur ?
Enfin je finissais de déjeuner (Dé-Jeûner) ,
j’avais toute la journée devant moi. toute la semaine, pour
réfléchir et trouver ce que je devais faire, s’il y
avait à faire quelque chose de ma vie."Rien
ne va plus dès qu’on s’est dit : pourquoi ?" C’était
le mot de la

fin du film. Oui, Pourquoi ? Le pourquoi amène le parce-que et
le parce-que est interminable et se mord la queue. Pourquoi me direz
vous, suis-je là devant mou verre de lait, à
tergiverser sur le sens de ma vie, sur sa façon de hoqueter,
sur la façon de la rater après avoir tant
reculé
pour mieux sauter ? j’ai monté pierre par pierre le mur de mon
impasse. H n’y a pas
de
réponse aux pourquoi. C’est dans ces moments-là que
j’aimerais avoir la force de tout
casser,
de tout briser, pièce par pièce, jusqu’à la
dernière, moi-même. Rêve de lâche, rêve
de
désespéré, rêve de raté.



  1. Pourquoi tu t’es levé si
    tôt ? C’était Tania qui du fond du lit nie criait ces
    mots.


  2. J’ai rêvé que
    j’écrivais un roman.


  3. Allez, Tommy, viens te coucher !


  4. Je menais deux écrits de
    front. L’un racontait l’histoire d’un homme qui recherchait
    de
    nouvelles plantes comestibles et les manières de les
    accommoder. Il parlait d’un alcool de
    grain inconnu des
    humains….L’autre était comme un ouvrage à l’image de
    l’univers,
    complet et complexe.


  5. Mais tu n’es pas écrivain,
    Tommy !


  6. Il y a surtout le fait que je
    suis incompétent en matière de broderie. Comment
    écrire si
    l’on ne sait pas tisser une tapisserie ?
    D’ailleurs tout ceci est sans motif, ni invisible, ni
    apparent Le
    fil n’est pas brisé mais la navette est aveugle et folle.


Tania se rendormit. Elle
travaillait a temps partiel pour une agence de mode comme styliste.


J’avais l’impression de n’avoir
plus d’idées, comme un idiot la tête lourde et vide. Et
je me répétais sans cesse cette phrase, en marchant
vers la salle de bain… La tête vide et lourde, la tête
vide et lourde. C’est comme dormir et culpabiliser de dormir. Je pris
ma douche, me rasai et m’habillai rapidement; La journée
s’annonçait longue et belle.





2


Les
ruisseaux grossissent toujours les mêmes rivières de
larmes (pourquoi de
larmes
?) et le chemin qui mène à la barrière est à
jamais fermé. Qu’y a-t-il de plus beau
que
la douleur d’un coeur brisé au fond d’une campagne, au bord
d’une rivière et seul
dans
la verdure ? Les hommes et les femmes se rencontrent, se plaisent ou
se déplaisent
et
chaque fois la douleur vient manger leur derniers gestes ? Mais le
rêve inlassable vient se jeter sur les rochers.


Un beau jour pour mourir disait un
ami. Assis dans la cuisine, le jour se levait, la radio allumée
diffusait les informations, les nouvelles du monde, d’un monde pris
de folie guerrière et destructrice, d’un monde d’opulence et
d’inégalités. Il m’arrivait de vouloir imaginer que
tout cela n’était qu’une façade et que rien n’existait
de ce monde si proche de nous… Schizophrénie… Mais ces
mendiants clans la rue me crèvent les yeux. Je n’avais jamais
voyagé en dehors de l’Europe occidentale. Il rn’arrivait aussi
de ne plus supporter ces actualités toujours noires, toujours
négatives… déprimantes, fl m’arrivait de me mettre à
pleurer dans ce train de banlieu qui nie ramenait chez moi. Mais
leurs vies sont normales et se déroulent sans heurt au centre,
au milieu des extrêmes, dans la médiocrité
manipulée et extrémiste ; mais de quel droit juger ? On
va au cinéma en quête d’avenir, en quête de
bonheur. C’est la vie du médiocre, de celui qui ne sait rien,
de celui qui n’ose pas, qui ne prend pas de décision. C’est
nia vie étalée…sans intérêt. Bouger,
faire un geste, vite, que la vitesse annule la pensée ! Il
fait si doux ce matin. Je suis descendu dans la rue, mains dans les
poches. Je regardais les passantes, les jeunes filles, les femmes,
cherchant dans leurs visages, dans leurs regards, un peu de cet
amour, un peu de ce sourire qui déride un ciel de solitude.
Ensuite ? Ensuite, rien. Tu continues ton chemin. Tes yeux se posent
en passant sur les vitrines et tu vois, comme moi, le rêve en
action. J’aimerai m’attarder dans un café, trouver deux ou
trois personnes pour dire deux ou trois mots, pour écouter…
Cela survient parfois, on sourit, on esquisse un bout de rire.


Quels sont donc mes projets ? Un
ami me disait toujours : "Dans la vie il faut se fixer des
objectifs. Même si tu sais que ta vie ne peut avoir de sens,
que rien ne peut se construire sans illusion, que rien n’est à
construire car être suffit sans chercher à être…
au lieu de vouloir être qui détruit l’être, malgré
ce constat, il te faut, pour vivre, abandonner la pensée, sans
contradiction, pour te mêler au bruit social, pour ne pas finir
par te détruire." Ne pas penser, ne pas chercher à
être, mais qui parle de se détruire ? Mon unique projet
: devenir célèbre ou quitter la scène sans
regret. Partir, partir, s’évanouir, oublier son ego et achever
sa vie, la consacrer à de tout petits riens évaporés,
sans grandeur mais sages et plein de sens.


Dans la rue le vent s’était
levé. Un petit vent mouillé qui sentait l’herbe coupée
d’un petit parc voisin. Un orage au loin tonnait. Puis la pluie s’est
mise à tomber comme un rideau gris et serré. Les
gouttes s’écrasaient sur mes joues et les pavés
brillaient à la lueur des réverbères. L’amour à
chaque pas peut-il remplir une vie ? Qui n’oscille pas se meurt, mais
la mort existe-telie ? Je m’étais mis à l’abri dans un
café, devant ma tasse et mon calva et j’étalais suivant
mou habitude un peu de prose avec ce goût désabusé
d’espoir caché qui coule dans mes veines.


Identiquement


Une goutte de pluie dans un verre
rempli d’eau


Et la note accrochée au
blason de l’espoir


Éclatant face au monde,
échappée en solo


Sur un chemin rêvé
comme un double couloir





Déborder le réel
d’un subterfuge idiot


Minimal et serein pour une joie
sans fond


Les yeux gonflés d’orgueil
et si près du zéro


Rêver une caresse dans les
flots des bas-fonds





Débarrasser le jour de ses
espoirs déçus


Des désirs incertains et
des masques d’ennui


Pour un autre pareil aussi vide
aussi nu


Mais porté dans son sein et
aimé chaque nuit


Stagnation, voilà le mot
qui me vient à l’esprit. Répéter les mots,
répéter les idées qui nous ont plu. rabâcher…
La vie triste et pleine de joie u’est-elle au fond que de répétitions
? L’heure et le lieu changent, et abolissent la répétition.


Ma pensée n’est pas un
tableau où le peintre aurait mis des couleurs, des courbes et
des formes en harmonie, ma pensée fuit la fixité comme
le soleil détachant les amarres et glissant vers l’horizon
comme une montgolfière, au milieu des nuages, mon rêve
est visuel, tout comme un paysage. J’ai peur d’oublier, d’oublier le
détail, le détail important…


3


Dix manches de pioches fichées
eu terre vibrent encore des coups de reins des prolétaires mal
rasés. La vie dégoulinait doucement de mes lèvres
fermées ; oser, oser. Dimanche, où ça, sur la
montagne, à la campagne, au bout du port, d’un pas mal assuré,
sur un fil miracle ambiant, d’habitude et de hasard. Hasarder un
regard qui se perd dans le noir et vide ambiant, d’habitude et de
hasard. Dégoutter de désespoir, trempé de la
tête au pied d’équerre, au chaud de ce désert
tempéré, des goûts fades et normaux, transpirent,
lentement, d’ailleurs et d’ici, du centre et des périphéries.
Qui que ce soit, miroir, reflet, gueule de Pierrot, figure
anachronique, dans la musique, planté comme un clou déchiré
dans un vieux mur fissuré. Des traces de plâtre sur le
sol., des débris invisibles, et les yeux des patients qui se
cherchent et trouvent à se masquer. Un long mensonge en face
d’un sentiment… De désastre achevé sur un billard
rutilant, qui brillent et brillent au milieu des silhouettes
évaporées. Moderne et tremblotant, décadence en
escalade, la grippe a pris la gorge et les yeux gris… à
couteaux… Liens lâches et inconscients ou tendus comme un
lacet qui craque et le corps qui se détache au milieu de la
lune à des lieux du bonheur, de la paix, qui désespère
d’absence. Le silence est perdu pour qui ne sait le prendre entre ses
bras, la vie est là entre ces bras, dans un Heu sans charrue
et sans vitesse, au pied de l’arbre enraciné que nul ne voit,
souterrain et léger, ailleurs et ici, qui existe, mais pas
ici. dîtes-moi, pas ici. Ici le silence est perdu. Mais la fin,
la fin majuscule, la fin
points sur les i, poing sur la joue, dans le lointain, ne survient
pas et éternise l’écrit… Les cries du sang qui bat
aux tempes.



  1. Vous croyez que c’est un début
    intéressant ? Pour moi c’est un peu comme un retour
    aux
    sources Le style n’est pas toujours bon mais ces mots ont au moins
    la couleur de la
    spontanéité. C’est moi qui vous le
    dis. Et vous…


  2. Mauvais mais à refaire.


  3. Contradictoire, non ? Vous savez,
    j’aime beaucoup écrire. Je me dis aussi… Ce serait un
    beau
    métier. J’aimerai la liberté qu’il offre, son
    indépendance plus ou moins véritable, sa
    solitude…
    Je sens, qui me pousse, le désir de n’avoir aucun compte à
    rendre, de vivre
    dans une sorte d’indifférence, trouvant
    un aliment que nul ne me reproche, que nul ne
    m’envie et qui ne
    blesse personne.


  4. Vous avez peur de vivre


  5. De cette façon, non ! Il y
    a des hommes dont la chair est pétrie d’actions, d’autres
    dont
    la vie est faites de paroles, d’autres enfin qui sont
    statues perdues en mer, brutes de
    silences… Ils savent les
    mots, ils savent les actes, mais ils regardent… Ils pensent
    aux
    mots, aux actes… On sent l’inouï au fond de leur
    regard… Ils attendent le temps qui
    s’écoule avec raison
    clans un sens d’espoir. De ces derniers je suis.


  6. Vous êtes un type qui ne
    veut pas s’impliquer, un peu tremblant, un peu défait, un
    type
    comme un lapin qui a perdu trop de terrain… Désengagé,
    dépassé…


  7. Je vis pour l’intérêt
    imprécis que me portaient des gens, ou non… Je suis…


Tenez moi au courant de la
poursuite de vos écrits. Non vraiment, tenez-moi au courant.


J’avais obtenu avec l’aide de
quelques amis, cette rencontre avec un éditeur et j’en sortais
piteux. Pris pendant l’entretien entre le fou rire et le sérieux,
entre le sentiment que
tout ça n’était pas vrai, incroyable, irréel, et
l’envie de montrer sa foi. son
enthousiasme…
Je me sentais maintenant à la fois plus détaché,
plus seul et plus relâché… Relâché comme
un prisonnier… J’allais continuer de n’en faire qu’à ina
tête, au fil de mon
inconscient,
au fil du papier quadrillé. Bien sûr, on écrit
pour être lu, on recherche un
assentiment
mais quoi qu’il advienne, sans lecteur, sans reconnaissance, on
persiste…
Folie
furieuse du dément qui s’attache à écraser des
puces inexistantes et qui se douche à l’eau brûlante
pour s’en débarrasser.


A quoi tu rances… Rampes et
pavés. Doucement les rosés. Ne prends pas peur, le vers
est triste et morte fête en tète masquée.
Détestons… L’avenir marqué de lignes qu’on voudrait
dominer et régler, les gens qui joue l’influence…
Oublions… La jalousie notoire qui court de dégoût en
déception, maladive… Au bord du larmoire. Qui donne, qui
prend ? Personne. Au bas mot. Personne, visage lisse, visage fermé,
l’air est vide et pur… Envol terrestre délicatement bafoué,
dévoyé, sur des bases en ciment, l’inconscient écarté,
foulé… universellement… Refoulé, dans un carcan
légalisé, envié et planétaire. Planétaire
? Mouvement d’humeur… Quand la science ne sait rien et que l’homme
oublie son corps et sa vie, ses sens et d’où il vient. Songe à
la chambre immobile où la lumière se perd. boîte
noire chimique… Un bande magnétique tourne et chante la fin,
this is thé End, la fin du jour, la fin de la révolte…
Cracheurs de tombes, hurleurs prophétiques, aux rires
démontés, crécelles qui se brisent, les gouttes
qui tombent des yeux sur la beauté perdue dans les trucs
étriqués, les truc turques… Pleurer de rire, dans sa
tour, imbus, imbuvable, hors de la ronde… Indéfendable,
pendable. Sans acquiescement. A quoi tu rances ? Là-bas,
là-haut. Ici, avant, un court instant… Libre j’étais…
Libre. Détaché du dégoût, du cynisme
joyeux, de l’absurde éclatant. Il y a longtemps, quand j’étais
enfant sans le savoir.


"Il faut imaginer Sisyphe
heureux" me citait un ami. Les mots ne sont que des mots,
accumulation calme et sérieuse pour oublier le vide, la peur
du vide… Pourtant dans cette révolte, cette différence,
ce sentiment, cette impression d’un destin, d’une raison, comme un
peu de vin qui laisse au fond de la bouche, le goût, le goût
du vrai, le goût simple et humain


4


– Bonjour


  1. Bonjour,
    monsieur S. Asseyez-vous.


  2. Alors ?


  3. J’en ai assez… assez
    d’imaginer, d’essayer de comprendre ! J’invente une femme que
    je
    n’ai pas ; je voudrais décrire un homme qui doute, qui
    devient fou, enfermé dans ses
    peurs… Mais finalement
    j’observe seulement qu’il ammoncelle des paragraphes d’idées.
    Sa
    vie est vide. L’autre est un étranger, il n’en parle pas.
    Pourtant disait quelqu’un, "Je est
    un autre".


  4. Que voulez-vous dire ?


  5. Autrui n’a pas de consistance
    pour moi ! Il n’est pas vivant dans mes mises en scène.
    J’ai
    écarté très tôt, dans mon
    enfance, vers 8-10 ans, de mon esprit, la réalité
    banale. J’aurais
    pu décrire comment je suis arrivé
    ici… Avec le bus… mou ennui dans la salle d’attente…
    J’aurais
    pu dire que vous étiez barbu, le visage rond, le nez épaté,
    qui renifle de temps en
    temps.


  6. Pourquoi ne l’ai-je pas fait ?


Tout commence toujours de la même
manière. Soudain j’ai l’impression de vivre plus intensément,
de sentir… Je commence par sentir toutes sortes de parfums et la
présence des autres devient si forte qu’elle est presque
encombrante. Cela survient quand je reviens… comme maintenant, de
voir un film. La réalité devient autre, colorée,
dévoilée où se mêlent angoisse, peur et
désirs. La tête un peu fatiguée, je prends un bus
pour revenir chez moi et le trajet me paraît interminable. Une
foule de pensées m’assaillent… Tout est symbolique. La
maison avec un M marqué comme Maudit, le temps qui court et
les gens dans le bus… mes soupçons de découvrir un
nouveau monde, un langage que je ne comprends pas, ces yeux mômes,
ces sourires faux, ces tristesses qui ne sont pas… et les oiseaux
dans les champs, cent oiseaux qui volent, le rond-point fleuri,
est-ce-qu’ils le voient ? Des idées d’êtres drogués,
conditionnés et guidés, aliénés. Tout est
symbolique et déformé, travesti.


Je me rappelle alors un souvenir
d’enfance, quand je me mortifiais, me giflant face à mon
frère, je me souviens de ma mère qui me dit les
épreuves de sa vie, passées, ma mère, si forte,
si belle et mon père qui m’envoie son plus beau mot : "
faire l’amour, c’est comme boire de l’eau. C’est à partir du
moment où l’on se dit qu’il y a plaisir que le déplaisir
commence. FI n’y a pas de bonheur sans malheur."


Voilà, c’est un peu ce que
je voulais dire, mais c’est beaucoup plus. La haine pour cet enfant (
18 ans) dans le bus avec sa moue : souris un peu merde ! Et puis ces
gens qui se sourient… qu’ont ils a faire ensemble. Jalousie,
malaise. Puis ce jeune qui lance un ballon… Va-t-il atteindre le
panier ? Non ! Juste le geste compte, la naissance du geste.



  • voilà, c’est ma
    fragilité. Des larmes aux yeux qui me viennent, la réalité
    que je déforme,
    un déséquilibre, un danger
    auquel je prends goût, qui peut, qui pourrait m’emporter
    à
    tout jamais. 11 faut juste un peu me reposer… La
    réalité reprend ses droits, avec ses
    soucis, avec
    cette envie de ne pas y participer. Des excuses se forment, des
    raisons se
    formulent… Le fait est là… ne pas y
    participer. Trop compliqué, trop de luttes,
    trop
    d’injustices.


  • Je
    ne vous ai pas tout dit… ça commence surtout avec l’idée
    que je suis différent des
    autres,
    dans une réalité cachée, masquée…
    manipulé par l’extérieur… un homme que l’on
    suit
    pas à pas depuis l’éternité. Mégalomanie
    et paranoïa. Espoir d’une vérité cachée…
    pour
    ne plus se sentir comme au sein d’un jeu, simple pion, dont les
    règles sont obscures.
    Un
    monde vieux et moi ancien mais si jeune. Ces gens qui ne savent plus
    quoi faire,
    enfermés
    dans ce monde qu’ils ont construit mais qu’ils ne voient plus. Voilà
    ce que je
    rêve,
    cet espoir qui détruit sans résistance ma volonté
    pour me lancer dans la folie, dans
    une
    autre réalité de fiction.




  1. Je me
    souviens des paroles qu’elle me dit ce jour là : "D
    suffit que tu te regardes dans
    une glace !!! Avec tes cheveux
    longs, les chaussures trouées que tu ne veux pas changer,
    ton
    visage mal rasé… 11 suffit que tu te regardes pour
    comprendre. Tu manques
    d’exigences morales vis-à-vis de
    toi-même. Je parie que tu ne t’es jamais fixé
    d’objectif,
    une barre à franchir. Tu es trop cool,"
    Elle voulait me dire que mon paraître laissait
    transparaître
    ou transpirer mon être profond, négligent,
    superficiel…. Et sur le coup,
    d’être bousculé
    comme ça. de sentir qu’il y avait là un peu de vérité
    je me sentais prêt
    pour me battre… alors qu’avant je ne
    voulais plus me battre…. Pourtant… Tout ça me
    fatigue
    un peu. Pour reprendre un auteur mort, mi-romancier, mi-philosophe,
    carrure de
    rugbyman et cigarette au bec : " Je n’ai jamais
    pu croire profondément que les affaires
    humaines soient
    choses sérieuses. Où était le sérieux,
    je n’eu savais rien, sinon qu’il n’était
    pas dans tout
    ceci que je voyais et qui réapparaissait comme un jeu
    amusant, ou
    importun. 11 y a vraiment des efforts et des
    convictions que je n’ai jamais compris." Merci
    C. pour ton
    aide…


  2. D’un
    autre côté la critique me donne, ne serait-ce qu’un
    instant, l’envie de me battre, qui
    s’évapore, qui
    disparaît laissant comme les traces d’un rêve récurrent.


  3. Je suis
    là, dans ce bus et je vois cette jeune fille blonde, les
    cheveux nouées dans la
    nuque et une longue mèche
    qu’elle remonte de temps en temps. Quelqu’un me dit , tu
    devrais
    lui dire qu’elle te plaît, lui dire…. Mais mon regard
    s’attarde sur son nez, ses
    joues, sa bouche, ses mains. Il
    recherche un peu ses yeux, touchant sans oser toucher,
    signifiant
    sans un mot. Et quand je descends sans un mot, dans un dernier
    regard je
    rejoins le sien et j’y sens ma tristesse et ma
    nostalgie. Voilà qu’elle est partie, voilà je
    l’ai
    laissée partir, doucement, tendresse confite,
    tendresse non-dite… Dans ces intants se joue
    le temps qui passe
    sans pensée, absorbé, résorbé, le temps
    avant que tout bascule.
    D’ailleurs je ne saurais le faire
    basculer…


  4. Dans un
    film, ce qui marche bien pour le public c’est quand, entre deux
    personnages
    qu’on voudrait voir s’aimer, entre cette femme et cet
    homme, il y a incompréhension,
    quiproquo. Le spectateur
    pleure. Le mélodrame, ça marche bien. J’en vois
    plusieurs types
    mais il faut dans tous les cas un peu d’amour
    mêlé de sexe ou de corps nu, de ces seins
    qu’on
    dévoile pour nous émoustiller. L’amour et
    ses’déformations mène le monde. Jésus
    Marie.


  5. Je vois
    ces commerciaux, cet argent qui dénature les relations
    humaines, ces beaux
    soixante-huitards qui, finalement, ont bien
    construit cette société de consommation
    qu’ils
    combattaient… Ce n’est même plus la peine de
    détruire. Tout tombe avec fracas et
    pleurs, tout se
    nécrose et gicle de partout. Juste refuser, juste refuser…
    le mensonge à
    tout crin, le système. Quelle système
    me direz-vous ? Tout marche, tout tourne. N’en
    parlons plus,
    occupons-nous de nous !


  6. Je
    recopie des mots… Tout autour un long bruit qui court à
    saute-mouton le long des
    plages. Un homme aux cheveux défaits
    lit l’azur qu’il efface du regard. Ses yeus brûlés
    d’envies
    irrités par le sable ont la couleur du temps qui passe à
    contre-coeur, à contre­
    temps, au milieu des chaînes
    cî des débris de pierre. Un bout s’est détaché
    là-bas dans le
    lointain. Dans l’inutile surgit l’acte au
    refus souverain.


  7. Faire
    rire une femme. La voir rire, voir ses yeux briller, sentir son
    affection, se sentir
    bien, avec elle, en harmonie.


  8. Nous
    n’irons plus aux champs comme un chemin de pluie, sur cet arbre
    perché les mots
    qui nous berçaient, tristesse
    déconfite et mélodie de gris, nous aurions dû
    faire rire et
    nous avons bien ri…. riz de veau, poudre de riz.
    Nous garderons ce goût d’inabouti,
    d’embouti, de rire mort
    ‘? Je pense qu’il nous faudrait sortir et oublier d’écrire.


  9. Que
    cherchez-vous ? Je cherche une femme, un billet doux, un petit
    drame, que
    cherchez-vous ? Un abandon, l’oubli des fous, un petit
    pont. Que cherchez-vous ? Juste
    partir, d’une présence
    juste un peu jouir. Que cherchez-vous ? Je cherche un port,

    demeurer, un vieux quai mort. Que cherchez-vous ? A
    m’évanouir, tout au milieu
    d’hommes et de rires. Que
    cherchez-vous ? A oublier tous mes désirs, inespéré.
    Que
    cherchez-vous ? Je cherche Dieu, à ma fenêtre,
    au bout des yeux. Que cherchez-vous ?
    Je l’ai trouvé !


  10. 11 n’y a
    rien, pure habitude du chagrin et du dévalué. Ma vie
    se fait rare. Sentiment rare
    et permanent. De temps en temps…
    De temps en temps le sentiment flagrant d’une
    infortune, d’une
    vie qui s’encrasse.


  11. J’aimerais
    calmer mon angoisse, trouver la paix intérieure. Facilité,
    voilà le maître mot.
    C’est la facilité qui
    m’accable de sa pesanteur culpabilisante, car j’ai mauvaise
    conscience.
    Machine bloquée, machine grippée, je
    suis. Ne vous est-il jamais arrivé de désirer
    une
    chose pour fuir un état d’angoisse (plus ou moin
    forte) mais de ne pas bouger, sachant
    finalement que rien ne
    changerait cet état. Alors je ne sais pas si c’est la
    facilité, mais je
    ne bouge plus ou si je bouge je ne le
    sais pas , je le dévalue, je ne sens pas le


changement
par facilité ? Rien ici n’est travaillé. Tout est jeté
au fur et à mesure sans


retouche
La vie ne se poursuit-elle pas ainsi, toujours différente par
l’instant qui n’est jamais le même, par l’éclairage, par
le temps, par les gens ? Pourrais-je dire que j’ai l’espoir d’un
changement sans effort, naturel et simple, ordinaire ? C. finit son
livre par ces mots étonnants, désespérants : "
Mais rassurons-nous, ! Il est trop tard maintenant, il sera toujours
trop tard. Heureusement".


– Mais
allez, je souris, je vous souris, tout simplement. Grave…Ce n’est
pas grave.
Monsieur je vous remercie. J’aurais pu m’entrainer à
dire "je me souviens" et j’y
reviendrai une autre
fois. Tiens je me souviens, j’avais 14 ans, un homme, la trentaine,
sur
le quai où j’attends mon métro … pour rentrer
de ma journée d’école.. D est tard. Six
heure, en
hiver, il fait déjà noir. Il est bizarre. Il m’explique
qu’il est un ancien de la légion
et me demande égaré
si je pense qu’il devrait rempiler… Doit-il continuer ? Je
ne
comprends pas…. ce paume, cet égaré, qui ne
savait plus quoi faire de ses jours.



  1. Au revoir
    monsieur S.

  2. Au
    revoir monsieur.


Je lui
serre la main ; me serre-t-il la main lui aussi ? Je ne sais pas. Je
ne crois pas. Quel est mon réconfort dans mes questions, dans
ma fuite de mots ? J’en ai connu un qui souriait, un peu moqueur, peu
sérieux. Enfin monsieur S., qu’est-ce que vous jouez ?


5


Un
bras qui bat l’air, des jambes arquées qui tapent le parquet,
le voilà qui s’évade
et
son corps se disloque au bruit d’un rythme sourd, le voilà qui
s’oublie au milieu
d’outrés
vides, outre vide et violente, son corps balaie l’espace désaccordé,
cassé, plié,
déplié,
iJ se laisse emporteras yeux fermés, sans toucher la foule
endormie qui danse d’un
pied
sur l’autre, gentille, gentiment. Disgracieux, endiablé,
grimaçant, je danse à m’en
couper
le souffle, je tombe et me relève comme un ressort, les yeux
toujours fermés, évitant la chute, évitant de
voir, de perdre un bout de lire rauque à voir ces sourires
entendus
et argentés.


Le rock est désespéré
ou n’est pas. Le rock est destruction jubilatoire ou n’est pas. Le
reste est chansonnette. Allongé dans un coin, mon verre qui se
vide et mes oreilles saturées, j’ai mal et je souris, pour ne
pas sourire… Je ne serais pas là si vous n’étiez pas
là.


La fête battait son plein.
Je ne serais pas là, je ne danserais pas si personne n’était
là ‘.’ Sans doute. Étranger et présent, je bois,
je danse et je souris à quelqu’un, à personne, je bois
, je danse dans l’oubli et j’oublie ma foi perdue…. quand je m’en
vais seul, dans la nuit, encore une fois, étranger qui n’a pas
cru, qui n’a pas su.


Non je ne rejoins pas une femme.
Ni femme, ni enfants. Pas de famille, pas encore de boulot. Je suis
étudiant en sursis. J’ai quitté la fête et me
voilà tout seul allongé sur mon lit, écoutant la
radio rauque. Où étiez-vous les hommes ?


L’amertume m’a pris. Forcé,
forcené, je nie force à le dire, n’écoutez pas,
ne lisez pas mes déplaisantes résurgences. Je remis ma
chaussette en mon âme et conscience sur mon pied refroidi d’une
atmosphère d’outrance.


Je suis devenu consciemment fou à
l’approche de ce mois d’août. Consciemment fou. Déjà
trois fois que je me laissais aller à perdre pied. Trois fois
que les idées s’enchaînaient sans queue ni tête.
Tout arrivait soudainement par un dégoût du monde mêlé
de révolte et d’envie.


J’étais donc en stage , un
stage qui prenait l’eau, qui tournait à la corvée. Je
ne sais pas vraiment si mon délire était une fuite
devant mes responsabilités. Je ne sais pas. Je ne prenais plus
mes médicaments depuis six mois et ce samedi je devais
retourner sur le lieu de mon stage pour quelques mesures. J’étais
excédé de devoir travailler en fin de semaine. A mon
retour j’étais de plus en plus en colère. La foule du
marché, le jeune qui voulait me vendre un fanion, je ne
supportais plus rien. Je téléphonais en vain à
mon frère aîné, cherchant à lancer un
dernier S-O-S, mais il n’était pas là. Alors je mes
suis promené dans la chaleur de l’été du campus
déserté. Soudain j’ai entendu de la musique. Un saxo
qui jouait sous le soleil. Attire, j’ai trouvé l’homme qui
jouait. Près d’un banc. Tout seul. J’ai engage la
conversation. Je ne sais plus bien de quoi nous avons parlé.
Dans son discours revenait souvent l’image d’un père militaire
et d’une mère qui portait la culotte et qui l’avait battu. 11
se levait et criait sans retenu : " Attention, attention ! Quand
le
général soit le périscope de sou sous marin…"
puis il partait d’un grand éclat de rire.
J’imaginais
que nous étions deux survivants d’un cataclysme nucléaire
sur une terre
déserte,
seuls sur la terre avec nos pères vivants sous terre et nous
observant
dangereusement.
Il courait après une voiture en criant : "c’est la
fin
du monde, circulez, y a rien à voir." J’étais déjà
en plein délire. Tout ce qu’il disait était interprété.
Il me disait :
"
t’as les lèvres d’un saxophoniste. Je peux t’apprendre le
saxo, si tu veux." Je soufflais
dans
sa machine pour en sortir un maigre son.. Puis nous avons bu une
bouteille de
montbasillac
sortie comme par miracle de son sac-à-clos. Le soleil tapait
de plus en plus fort. On riait pour un rien. Il me parlait de fête
et me disait : " Faut que j’aille en ville me
faire
des sous avec mon joujou." J’imaginais non sans peur son choix
de liberté. On s’est
retrouvé
dans ma chambre d’étudiant. Il me répétait :
"t’as les lèvres d’un saxo, t’as les lèvres d’un
saxo ! ". Je lui ai donné quelques sous pour prendre son
bus. On s’est quitté
plein
de promesses en gueulant du Brassens dans le couloir- de la cité.
Ensuite j’ai effrayé
quelques
filles qui se bronzaient sur la pelouse, leur assenant quelque
discours insensé.


Je ne sais pas depuis combien de
nuits, je ne donnais plus. Depuis combien de nuits je me prenais pour
le centre du monde, depuis combien de nuits je délirais. Deux
ou trois nuits sans doute. Je n’arrêtais pas d’écrire.
Toute pensée me semblait géniale. Et je les amoncelais
sans tin. Comme si parfois la lumière jaillissait d’une infime
étincelle parmi la noirceur de milliers de schories ; dans
l’espoir que les schories soient elles-mêmes cette infime
lumière. J’écrivais donc.


Connaissez-vous les associations
d’idées à but non lucratif? Non ? C’est un jeu
dangereux que j’aime à la folie dans le champ de la vie qu’a
refleuri mon cœur sur le parvis d’hier ! doucement les basses,
ne nous emportons pas. Jai déjà autrefois été
emporté dans un tourment soudain, ma pensée est partie,
je ne la rattrapais plus, la réalité brisée dans
son lit se noyait, mes veines voyaient ma peine et je quittais les
lieux de ma sérénité, mon image se brisait, mes
déceptions criaient. Connaissez-vous ce jeu, nous en
reparlerons.


Je me souviens de ma famille, de
mon père écarlate que j’écoutais doucement, sans
pensée, sans reproche, un voile blanc, un voile vide à
la place du cerveau, vierge comme un cierge de Pâques. La
famille était dure et difficile à vivre mais j’y ai
tout appris : la parole sacrée, le mensonge aboli, les
banalités enterrées, les colères et les tableaux
brises et trop de sérieux qui rend triste.


Mais me comprenez vous ? Je
m’emporte au delà de votre propre étalage.


Tout cela est bien pâle ! Oh
que non ! Je ne crois pas à votre bonheur laqué et je
ne m’y ferai pas à ce bonheur qui sent le réchauffé
des millénaires passés. Oh jeunesse éclatante !
Qu’attends-tu pour briser la facilité de dire je t’aime….
dit le mauvais garnement en manque d’amour. Je suis vide disait
Jaquemort. Je suis vide à m’en faire craquer la panse ! Ce
vide oublié au fond du trou fermé d’une trappe en
béton. Parfois des bulles refont surface et les dégâts
nous éclaboussent.


Comprenez-vous ?


Ma prétention est grande…
Quand retombe mon enthousiasme, je ne sais plus pourquoi ces mots me
sont venus et s’ils sont importants. Jai peur d’oublier le détail,
le détail important… important pour comprendre.


Quatuor ir 10 de Brahms. Mahler
1re symphonie en ré mineur


En lieu et place de la vie… on a
mis le pouvoir, la puissance, l’ordre établi, le vide
éblouissant de sa banalité…. Banalité ?


Regardez l’esprit et la pensée
qui justifient tout. Méfiance et doute !


La beauté convulsive a ses
facettes individuelles et ses sondes illusions. Parler
vrai sans
rien cacher en face à face… Difficile objet de ce papier.
Mettez un chat dans


une boîte noire vous ne
saurez jamais ce qu’il peut faire à l’intérieur.


Je me coucherai bas sur un lit
sans couleur, je dirai alentour ne plus vouloir bouger, mais que
mourir m’appelle de son sommeil, ma fatigue, mon chagrin sont mon
désespoir.
Vivre c’est mourir. Mourir chaque jour un peu plus. Mourir ou vivre
avec
l’idée
de la mort, la liberté finale, le détachement de tout,
l’absence, la vie sans obligations
;
mourir comme on aime, sans douleur, sans vice, sans attachement, sans
dépendance,
parce
que la vie est belle. Voilà pourquoi il faut mourir ou nourrir
sans détour, sans
objet,
la vie. qu’on détourne à chaque instant entaché
de désirs, dans la répétition, la
quête
et finalement l’oubli. Oubli, mort ? L’oubli n’est pas la mort.


Je
m’endors à moi-même sur un lit à fenêtre où
le ciel découpé éclaire un pan de mur entre un
nuage, un peu de lune et des rêves effleurés,
contradictoires… Voir un arbre, un ciel et le prendre en photo ;
garder la forme du silence ou disperser des mots comme un cri, comme
une agitation de l’air.


Ne
renouveler pas une expérience, aurait-il dit. Lisez K. Il vous
parlera de renouvellement et d’insatisfaction. Ne faut-il pas vivre ?
Non. Tu comprendras quand tu seras grand nous dit l’adulte.


On
interroge toujours des gens qui on vécu des choses
extraordinaires et ces gens sont lus par ceux qui n’ont rien vécu…
de particulier. On voudrait qu’ils se reconnaissent.


Rien
n’est plus Sourd que le poids de la conscience.


Arrêt
sur image : la vie reprend ses droits. Je me masturbe. Et je m’endors
morcelé.


6


Persécution


Non
respect


Mensonge


Je
et autrui


J’ai connu un homme enthousiaste
II avait tout sourire avec faste


Mais le voilà parti D’une
triste embolie


Trop mal dans son cœur
Injustice couleur


Les larmes sont venues Apaiser sa
douleur


Comme on pleure sur son sort Quel
qu’il soit jeté


Le bien vous revient Justice


Vous demandez la paix


Qui sait pleurer encore Aux yeux
d’un monde mort Où les portes sont dures Et n’ouvre plus
d’essor


Ainsi pleura le Christ Sur son
arbre mort


II demanda justice Au coquin de
sort


Sa prière exaucée De
sa plume si douce II se coucha mouillé Sur son visage


Et ses yeux, ses yeux, ses deux
yeux Pourquoi tu ne sèches pas tes larmes ? lui demanda son
oncle



Parce-qu’elle donne à
mes yeux une beauté funeste et font pleurer les femmes, et
font
pleurer les
hommes.



  1. Pourquoi
    les faire pleurer ?


  2. Parce que
    je suis malheureux


  3. Tu vois.
    Il y a des gâteaux sur la table. Tu en veux ?


  4. Le prince
    me sourit sous ses cheveux qui retombent


Tout est
affaire d’éducation. Bien sûr tout est aussi
contradiction. Certains pensent que l’éducation prime mais
d’autres vous diront que tout est inné, génétique.
Apprendre l’esprit critique et discerner par sa propre réflexion
la vérité qui nous entoure, avoir les idées
claires, peu de remords, peu de regrets et surtout avancer dans la
vie avec joie, tel devrait être l’objectif. On ne peut jamais
en vouloir aux parents, à ceux qui idolâtrent, à
ceux qui détruisent ou rabaissent, à ceux qui ignorent.
Enfant je gobais tout. Je m’étais édifié une
stratégie de défense basée sur la maxime :
"l’autre a toujours raison. Qu’il me détruise si tel est
sou plaisir verbal" Je jouais sou jeu pensant lui prouver que ma
non résistance annihilait l’intérêt de son jeu.


J’admettais
tout, un peu par facilité. C’est un peu une chance de tout
croire et de tout admettre, un chance et une malédiction. Les
mathématique sont particulièrement adaptée à
cette stratégie. En effet beaucoup se perdent à vouloir
comprendre, à chercher une signification là où
tout n’est que convention.


J’ai donc
avancé dans la vie sans esprit de répartie, sans esprit
critique, un peu comme une plante, un végétal subissant
les éléments. L’œil un peu vague, j’évoluais
dans un monde où a ut mi restait eu grande partie flou. Je
jouais beaucoup au singe savant. Je voulais être brillant, je
voulais plaire aux adultes qui m’encadraient, mon père et mes
professeurs. Je coupais même la parole aux élèves
interrogés pour répondre à leurs places. J’étais
exubérant en classe, timide et peu aimé en général.
Je ne voulais pas être conscient de cet état, je ne
voulais pas savoir si j’en souffrais. Je me réfugiais dans le
rêve.


Je rêvais
de bibliothèques, de livres remplis d’idées, de
théories sur tout, clair, complet, je rêvais de les
écrire et de les offrir à mes enfants pour qu’ils les
aident, pour qu’ils les grandissent. Je rêvais de choses
unifiées, d’un enchaînement lumineux qui soit
l’explication complète d’un univers trop complexe et trop
invisible. Je rêvais surtout d’un monde différent et
d’être différent. D’un monde d’une vérité
que l’on m’aurait cachée depuis mon enfance, une réalité
horrible et à la fois tentante. Fils de la terre, un roi qu’on
a déchu avant qu’il puisse régner, qui rêve de
mondes parallèles, de pouvoir qu’on lui défend
d’exercer. A cela s’ajoute la paranoïa d’être traqué,
de se perdre dans la ville, la peur que le jour ne se lève
point, ne se lève plus. Parfois dans mes délires je
déambulais dans une rue dont je ne reconnaissais plus
l’architecture, la physionomie. Pavais peur. Quand je repense a tout
ça. je ne vois rien d’extraordinaire. Pourtant sur le moment
tout me paraissait si intense, si grandiose. J’ai rêvé
de n’avoir pas été sur terre mais enrôlé
par pur auto-masochisme dans un bagne sur terre, six mois pour faire
pousser et récolter des légumes. La vie n’est
d’ailleurs pour moi qu’un effort continuel. Oui j’ai rêvé…


Depuis je
ne supporte plus ma maigre réalité, le poids des jours
sans idées, de sommeil mal vécu où quelques
pensées battent la terre in fécondée. J’espère
quelque idée de cybernétique, quelque pensée sur
la logistique, une logistique nouvelle qui empêcherait les
gachis incessants dans nos supermarchés….
quelque pensée sur les nombres premiers qui expliquerait
comment s’enchaînent les nombres, les étapes d’une
évolution et comment d’un point quelconque on rejoint
l’origine, ou démonte le puzzle, on remonte le temps sans
briser l’édifice, comment d’un point qui s’avère une
impasse on revient au départ pour franchir un nouvelle espace,
une nouvelle unité en nombre premier.


Depuis je
rêve encore de ne plus rêver. Je me laisse aller à
penser que mon sort est celui d’une chose sans importance sans qui le
cours des choses serait le même et qu’il n’y a rien à
faire. Je suppose que tel un délinquant in conscient de son
geste et sans remord, je devrais ne plus vivre d’angoisse et songer
que tout est sans importance. Bien que n’étant plus en phase
de délire je laisse divaguer la barque de ma pensée
dans le courant de mon seul désarroi.


J’imagine
rencontrer un vieux clochard assis sur un banc dans un parc de Paris,
presque insignifiant mais qui nie révèle qu’il connaît
tous les secrets du monde. L’homme n’a pas de repère. 11 ne
connaît pas sa taille, il ne sait pas la mesure du temps et
tout ce qu’il invente, tout ce qu’il imagine pour expliquer le monde
n’est qu’une grande farce.





En
effet le principe suivit à celui qu’on détruit, à
celui qu’on gémit, qui dans le feu
périt
mais ne disparaît pas. le principe suivit à celui qui
dans le sang maudit et dit qu’il reviendra identique à lui
même, car il n’est que lui même.


Cela commence toujours par une
mauvaise nuit qui dure un peu trop longtemps. L croit avoir trouver.
Trouver quoi, là n’est pas le mot. Trouver tout court,
l’inexprimable. Une seule chose lui vient en guise de conclusion : le
monde n’est pas tel qu’on le croit. Si la question d’immortalité
importe encore beaucoup, elle n’est pas de solution dans cette
phrase. Oui il semble bien exister une guerre des sexes et un blanc
dans sa vie, une chose atroce qu’on lin a arrache pour prouver on ne
sait quoi, ce changement de sexe qui est tant d’actualité.
Mais être est la chose la plus difficile qui soit. Et passer de
l’autre coté n’est pas, comme dit la chanson d’un célèbre
chanteur rock américain mort dans sa baignoire du côté
de Paris, n’est pas trouver la paix, car la paix est dans l’être
qu’on est. qui ne peut que devenir et qu’on ne peut changer. La paix
est dans l’être, pas dans l’incessant saut ou changement, dans
l’être et le devenir. Ensuite qui parle de subir ou de se
révolter. Tout ça n’est rien et accepter même si
c’est horrible est la seule force qui soit. Accepter d’abattre
l’arbre quand on en a besoin, accepter d’être un arbre quand on
est un arbre ! Ne pas se croire mourir au-delà de finir. Le
temps ne fait rien à l’affaire. Il permet le devenir aussi
inéluctable soit-il.


A paît ça la vie de
Sous les jours ressemble à une comédie, voilà ce
que m’a dit le vieux clochard insignifiant. Une comédie que
certains jouent, une comédie que d’autres vivent. Un théâtre
que certains bafouent en jouant de mauvaises pièces qui sont
fausses et ne peuvent être monnaie d’échange, un théâtre
où l’on avilie, où l’on déporte, où l’on
tue, où l’on annihile, un théâtre insupportable
et qui doit disparaître face à la vie au-delà de
sa propre peur el de son inconnu.


Cela finit avec le point du jour
quand l’imaginaire tourne au vinaigre et que le jour défait le
rêve et ce qu’il cache de peur et d’envie.

A SUIVRE