La plume est là. Il est loin, à l’infini, le temps d’avoir tout dit. Si la tâche me désespère, si je reste très inquiet devant cet infini, si ma vie reste immobile par angoisse ou désespoir devant ma finitude, si l’espoir, la foi d’une vie au delà de celle-ci me soutient de temps en temps, il faut croire que cet espoir ne me fait pas avancer.
Gödel disait : pour qu’un système prouve une proposition indécidable, il faut changer de système…
Et je suis si loin d’avoir même envisager le système mathématique créé au vingtième siècle et axiomatisé par le groupe Bourbaki, et mes idées nouvelles sont floues et sans pratiques…
Ma vie est arrivée à son zénith, je le sens. Mais elle n’a pas atteint son objectif comme une balle lancée décrit une parabole et atteint un sommet mais redescend ensuite pour atteindre son objectif. Je connais l’objectif de ma vie, comprendre le passé mathématique mais aussi accoucher d’une nouveauté.
Souvent j’invoque que je devrais être comme un moine retiré dans un monastère et plongé dans les études, mais je me suis plongé à vingt cinq ans dans l’amour, le mariage, les enfants et la vie sociale. Je l’ai voulu. Je l’ai toujours voulu. Aujourd’hui avec mon divorce, je me retrouve plus seul. Cette solitude je m’y habitue peu à peu.
Je dois trouver les marques, les conditions d’être à la fois un homme social mais aussi un homme d’études solitaires, éloignant à chaque instant mon angoisse devant la tâche.
J’ai l’espoir d’y arriver. Et puis comme le dit mon frère ce n’est pas une obligation… Sa phrase me rassure. Comme disait Coubertin : l’important c’est de participer…