Notre vie est un champ que l’on vient de semer – Idfolles

Notre vie est un champ que l’on vient de semer

Les mots ont des couleurs qu’on voudrait assembler

Pour refléter l’idée que l’on croit la dernière

On relit son papier on se laisse flatter

Mais le définitif ne peut faire carrière

Nous voilà un peu fier à répéter des mots

Que l’on voudrait grandiose et qui de jour en jour

A jamais se répètent et sonnent comme faux

Car nulle vérité n’a encore vu le jour

Et d’erreur en erreur on affirme et l’on crie

Dans la cacophonie d’un univers de fou

Certains partent en guerre et justice poursuivent

Et d’autres solitaires creusent doucement leur trou

Les idées qui nous mènent entraînent des chaos

De ces révolutions qui tuent les innocents

Le désordre est flagrant au sein de tout troupeau

Qui se laisse guider par une main de sang

Le monde peut tourner je suis entre ses bras

S’écrit le solitaire du fond de cette foule

Mais sa voix vient mourir sur un tas de gravats

Le voilà désolé d’être en dehors du moule

Il ne saura jamais le bonheur d’être heureux

Baigné de certitudes et de fameux slogans

Et pour lui chaque jour le doute sera grand

Ses mots s’associeront et se mordront la queue

Tout seul et sans savoir et dans son abandon

Un homme solitaire ne pourra répéter

Comme une humble prière qu’il ne peut annoner

Ces mots de vérité que toujours nous rêvons

Souvent la dérision nourrit son ironie

Et le voilà qui pleure comme vient à mourir

Sur ses lèvres gourmandes un de ses beaux sourires

Qui rajeunissent l’âme et son flot de soucis

Sa vie est sentier vierge et nu comme un vers

Qu’il emprunte avec joie sans savoir où il va

Sa solitude est reine et parfois un enfer

Et son espoir est rare et ténu ici bas

Les mots que l’on répète à longueur de journée

Ne sont pas bâtisseurs de nouvelles contrées

Nous voilà silencieux pour une éternité

Notre vie est un champ que l’on vient de semer