Mille milliards de sabord ! disait le capitaine Haddock
Combien de connexions ? Ai-je créé dans mon cerveau et puis je en créer d’autres ? me dis-je.
Ma base de données interne semble comme saturée. Je n’éprouve plus le besoin d’y stocker de nouvelles données, de nouvelles relations, de nouvelles structures, des schémas systémiques. Mais de ces derniers en ai-je jamais créé ?
Je connais des contrées dont je n’ai encore jamais atteint les frontières. Et je sais que ces rêves, ces contrées, d’autres les ont atteintes. Est-ce donc alors un effort surhumain que de faire le voyage pour enfin découvrir ces nouveaux paysages qu’on construit en chemin ?
Ce n’est jamais le moment, le moment que je juge adéquat, de faire cette retraite et d’enfin réfléchir à mes rêves les plus chers.
Il y a tout ce magma, cette connaissance, à portée de ma main, que je laisse refroidir, que seule ma volonté doit un jour éroder, que seule ma volonté fera un jour sédimenter, structurer.
Mais il est tout brûlant. Pourquoi ? Me brûle-t-il vraiment ? Il me brûle de le connaître, mais il semble vraiment que ce n’est le moment adéquat. Je suis comme un enfant, mais un enfant sans parent, sans personne pour le guider et je ne sais vraiment mais par où commencer.
La montagne est si grande et je suis si petit. Le pas que je puis faire est comme un pas de plus. Pourquoi ne le fais-je pas ? Est ce donc l’inconnu qui me fait reculer, ne sachant où je vais, je m’attache au passé que si bien je connais où crois si bien connaître.
L’inconnu, c’est plonger, c’est renoncer. Renoncer aux folles certitudes. Renoncer au jardin de l’enfance…