Cette matinée là, l’émotion fut à son comble. Si je n’ai pas pleuré je me souviendrai toujours de Maxime me disant : ” Maintenant tu n’es plus mon ami”. Le poète que je suis va citer un plus grand parmi les grands du voyage Blaise Cendrars :
Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir
Le monde est plein de nègres et de négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises
II y a l’air il y a le vent
Les montagnes l’eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre
Apprends à vendre à acheter à revendre
Donne prends donne prends
Quand tu aimes il faut savoir
Chanter courir manger boire
Siffler
Et apprendre à travailler
Quand tu aimes il faut partir
Ne larmoie pas en souriant
Ne te niche pas entre deux seins
Respire marche pars va-t’en
Je prends mon bain et je regarde
Je vois la bouche que je connais
La main la jambe l’œil
Je prends mon bain et je regarde
Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t’aime
B. Cendrars
Certaines élèves ne pouvaient retenir leurs larmes. Il y a eu la remise des cadeaux, l’intronisation de Gérard et son jeu étonnant de Jembé. Florence qui a eu du mal à retenir ses larmes quand elle voyait Maxime se décomposer. Je n’imaginais pas que des liens si fort se soit nouer en si peu de temps. J’étais un peu abasourdi. Heureusement je ne quittai pas oscar tout de suite, il venait avec nous à Cotonou. Les élèves du CETA essayaient de consoler nos élèves. Ce fut les dernières photos prises avec les jeu-tables. Puis on a embarqué.
Un kilomètre plus loin Robert s’arrète. Il a oublié quelquechose au CETA. Mais l’émotion a été si grande que Oscar nous dit d’attendre dans le bus à l’arrêt. Robert va prendre un Zemidjan et revenir.
Puis nous continuons à rouler dans ce paysage de brousse avec ses termitières, ses bananiers, ses palmeraies…
Il y a eu beaucoup de vent ces derniers temps du à des pluies locales. Nous semblons tous maintenant bien acclimatés.
Le soir au Codiam où nous allons reloger deux nuits de fortune, nous demandons au gardien où trouver un endroit où noyer notre chagrin. Il nous déconseille le Macumba mais nous recommande le Jembé Bar où l’on joue de la musique en live. Un zemidjan nous y emmènera.
On s’installe, on boit une première bière, puis les musiciens arrive. Première chanson de Bob Marley avec cette phrase superbe “Emancipate yourself of mental slavery” qui me touche tellement. Ensuite une chanson plus rock, qui me décide à danser comme j’ai toujours eu l’habitude de faire, endiablé et fou. Les élèves rient. Il y a une bonne ambiance. Tout le monde danse ensuite jusqu’à 2h du matin. Nous n’oublierons pas cette nuit au “Djembé Bar” à mettre dans un guide du routard….
Je n’étais pas là car rentré plus tôt mais au retours du gros de la troupe c’est Olivier qui fera rire tout le bus avec son hotesse de l’air…. Ah j’ai manqué ça.