Au delà de la rage, au delà du désespoir – Idfolles

Au delà de la rage, au delà du désespoir

A la télé on montre un jeune couple achetant sans sourciller une maison à 370 000 euros. Que font-ils dans la vie pour pouvoir se payer ça ? On ne le saura jamais. Tout ce que l’on sait, c’est que nous sommes de plus en plus nombreux à être abreuver de ces richesses que l’on ne possédera jamais. Faîtes rêver le manant, faîtes le rager, faîtes le désespérer d’être si petit, réduit à la portion congrue, en deux mots : endormez le. Il ne se réveillera pas. Il continuera son petit cycle sans fin entre rage et désespoir. De toute manière il n’a pas le pouvoir, il n’a rien à dire qu’à se plaindre au bureau des pleurs où on sêchera ses larmes en lui disant : “c’est à cause des fonctionnaires, il y en a trop, ils foutent rien, sont trop payés” encore une échappatoire, encore un peu de rage et de désespoir et finalement le monde continue de tourner.

Vive la démagogie !!!

D’aucun diront (même Lao Tseu l’a écrit) pour bien gouverner un peuple maintenez le dans l’ignorance.

Car c’est bien là, la morale de l’histoire. On vous donnera du rêve à profusion, de la rage et du désespoir et le monde continuera sa course sur un chemin pavée de bonnes intentions… Car le plus important c’est l’intention qui compte, c’est pas le cadeau c’est le geste, l’important n’étant pas de gagner mais de participer….

On peut aligner sans fin ces belles phrases, le monde continue sa course car certains croient la maîtriser. Car ceux là disent vraiment : “après nous le déluge”.

Alors moi aussi je me laisse bercer des discours positifs, des chansons de midinettes, des romans à l’eau de rose et j’oublie consiemment la rage et le désespoir qui m’habitent fréquement, j’oublie et je m’endors l’esprit vidé de tout, vidé de rien.

Je me laisse bercer et je sais que ma chûte est maintenant attendue.

Je suis sans rage, sans désespoir, je suis le mouvement jusqu’à ce que mort ou nirvana s’en suive.