Je suis cet être qui ne sait plus qui il est. Ai-je choisi, m’a-t-on petit maton, m’a-t-on obligé je ne sais. Ou ne suis -je qu’un gros fainéant comme le prétend mon grand frère !
Désabusé et en plein désarroi je voudrais invoquer d’obscure raison à cet état qui me tient. Les faits sont là : réduit à la simple expression d’un être passif je regarde mes congénères qui sont comme moi enchaînés et je sais qu’ils n’ont pas cette impression que me tient au plus profond que la liberté de création est morte.
Je devrais dire : ma liberté de création je l’ai enterrée. Je ne prends plus le temps d’écrire mon histoire, je suis une maison ouverte à tous les vents.
Je suis… Seul avec moi-même. Personne ne me dit ce que j’ai à faire. Et je ne fais rien. Rien qui ne soit autre qu’une répétition. Le silence que je brise en écoutant de la musique ou en regardant un film, ne cesse en fait jamais.
Je n’ai pas l’impression de vivre. Ne suis-je pas déjà mort il y a longtemps. Et ceci ne serait qu’une persistance…