Voici notre sujet, appelons-le David. David dort. Il rêve. Il rêve de dialoguer avec son père là où il a vécu jeune enfant avec lui et sa mère et ses frères et soeur. C’est la salle à manger de son enfance. Il dialogue avec son père, son géniteur. Son père lui dit : quel était ton idée hier, expose là moi. Voilà dit David, je voulais faire un programme dans lequel des objets simulaient nos relations humaines. Intéressant dit son père, continue lui dit-il.
David se réveille alors. Il est content son père lui a dit de continuer. Puis David éveillé réfléchit. En fait il aurait voulu créer une simulation de sa réalité pour mieux l’étudier et la comprendre. Comme un éclair fulgurant, du sans doute à ses lectures et à l’air ambiant de ce début de vingtéunième siècle, il se dit alors : ne suis-je pas moi-même une simulation !
David commence à écrire son rêve. Il réfléchit. Il y a d’abord un sujet, le sujet crée l’objet. Il veut que cet objet lui ressemble, soit comme il est. Le sujet et l’objet, le sujet de la phrase, le verbe et l’objet complément d’objet direct. Il y a d’abord un langage. Puis l’objet que le sujet casse le plus souvent comme un enfant casse sont jouet. L’objet est d’abord un jouet. Il joue avec lui. il essaie de lui donner le je que le jeu n’a pas.
Puis il arrive que le jouet devienne si perfectionné que le jouet se met à créer lui aussi. Le jouet devient créateur, il devient je plus que jeu. Et son créateur ne veut plus casser son objet. Il en est si fier de ce jeu qui devient je.
Alors David éveillé sait maintenant qu’il est le jeu de son géniteur. Un je maintenant achevé qui crée son propre jeu !