Krishnamurti avait raison, et a toujours raison, les mots et la pensée restent et resterons le lieu de la dualité. Pour qui le comprend, pour qui le ressent au plus profond de son âme, la pensée ne représente plus une solution pour l’apaiser. Une pensée qui amène à une décision et la décision libérera de la tension que crée la pensée. Une pensée qui tourne en rond sans objet, sans décision, c’est comme un accumulateur qui serait toujours en charge, il arriverai un temps où nulle pensée ne pourrait plus s’accumuler, où la charge serait nulle même sous tension.
La pensée doit se libérer dans l’action. Un homme sans action s’épuise, toute son énergie est utilisée par sa pensée. Jusqu’à l’épuisement final.
Tout cela je le sais bien, je l’ai déjà écrit.
Il me semble que je n’ai pas trouvé mon action libératrice, que mon métier de prof ne suffit pas, peut-être parce que je ne le veux pas, ne suffit pas à m’apaiser de cette tension de ma pensée.
Il me semble que je dois me forcer à une action pour laquelle j’ai le goût, l’envie, le désir de la mener. Or les actions destructrices que je vois à l’oeuvre dans notre monde me dégoûtent de toute action.
Je suis aveuglé par ce dégoût du monde et de son action. Et j’erre sans savoir où trouver l’action qui m’apaiserai, l’action en accord avec ma pensée, en prolongement de ma pensée.
Je me demande même si j’ai encore une pensée qui pourrait mener à une action et si je n’ai pas atteint ce seuil où nulle pensée n’éclot encore.
Suis je usé, le ressort est il cassé.
Si jeune, quarante quatre ans et se dire que l’on ne va plus rien faire.
Cette dépression récurrente, cette action minimum, cet épuisement, je n’en vois pas la fin.
Trop mégalo sans doute pour voir le côté positif des choses actuelles, minimisant le quotidien en rêvant de grandiose….
Ce sera tout pour aujourd’hui. Ça va pas fort