Comme une tranche de pain et un bon chèvre chaud, quarante ans sont venus et la jeunesse des ébats amoureux s’est envolée, l’embonpoint est venu et les heures qu’on écorne à trop savoir comment si l’on sera capable ou non de faire une belle œuvre.
Hier,si jeune, il faut le dire on ne se posait pas cette question. Aujourd’hui les enfants sont venus conséquences des ébats et d’atavisme, et je cherche à laisser une trace, une équation dont la beauté m’ébaubira ! Aujourd’hui que le temps est compté on se laisse encore aller à ne pas le compter. Il faudrait pourtant du plan qui gît dans notre tête, faire en sorte que surgisse enfin au clair de la lune et du printemps qui s’avance, le concret, le solide objet qui nous ferait dire : enfin l’inconstruit de nos pensée trouve le jour pour exister.
Les mots que je regarde et qui me viennent sous mes doigts sont cette action facile, ô combien trop aimée, que je dois aiguiser, développer comme un morceau de bourguignon que l’on cuisine en daube, au four, pendant des heures et qu’on déguste en un quart d’heure.
Voici venu le temps de continuer d’écrire à volonté et nourrir ce feu pour composer ce met trop délicat qui n’aurait pu jamais naître.
Voici venu le temps : l’appétit vient en mangeant. Mes mots me donnent faim, la faim de nouveaux mots, de nouvelles idées, la profusion de foi.
Il faut dès ce jour laisser grandir un peu plus la confiance et reconnaître à jamais que plus les mots s’accumulent et plus se dessinera le tableau !