Débat – Idfolles

Débat

Débat des hauts de ce monde, faut il ou non retoucher, travailler, toute production artistique un jour spontanée demain retouchée et si loin du premier geste. Et je réponds avec André Breton, avec Cartier Bresson, avec Glen Gould, il n’y a qu’une première fois, que le premier geste inconscient est le signe exacte de cette nouveauté que chaque artiste veut apporter au monde. Le signe sûr, le signe certain, loin de toute recherche, qui éclate face au monde. Et ceci me semble si vrai pour tout acte artistique.

Voilà le débat est posé et je sais que je suis seul à penser que découvrir le désert et la fleur unique que l’on apporte au monde, ne peut se faire qu’au moment même où l’acte volontaire cesse sa course incessante.

Je ne veux pas clore ce débat de mon poing sur la table et de ma voix de stentor, je ne vois que pour moi ce chemin où éclot dans l’écho de mes mots ce que j’ignore pour le découvrir soudain réel.

Exemple

Si je réfléchis au mots que j’emploie, à l’idée que j’émets, il y a déjà le passé qui envahit le présent que je voulais donner au jour ternit par un mensonge éclatant. Je ne veux pas penser que je dirais cela pour vous mener par là et que je dirais ceci pour vous mener ici. Je ne veux pas savoir la beauté qui seule est neuve et si je sais déjà le détour du chemin, je sais que c’est demain qui reviendra toujours et sa guerre incessante, répétitive et cyclique. Car je détruit le cycle.

Oui je détruis le cycle et je vis sans passé, et je vis sans futur et le présent qui naît n’est jamais l’enfant mort né.

Antithèse

Ma vieille mère m’a dit un jour : “Une idée sans pratique est comme une vieille manie”.

Synthèse

L’idée que je défends serait donc que l’homme puisse créer comme la nature crée et nous ne savons pas vraiment comment la nature se crée. Or l’homme est un produit de la nature. Il crée donc comme l’homme peut créer. Et ce que l’homme fait, il le touche des doigts, le retouche car ce qu’il crée n’est pas vivant, autonome, évoluant comme ce que crée la vie. Donc c’est sous sa main que l’objet évolue.

Je ne connais pas les règles de l’Évolution. Mais je sais que si mon idée doit évoluer c’est sous ma main et que le premier jet n’est pas l’unique geste, le point final

Une idée sans pratique…..