Je sais combien vous n’aimez pas, les je que j’amoncelle, les je que j’accumule. Vous trouvez mon discours quasi égocentrique et cet égo dîtes vous n’a rien d’intéressant. Mais vous, vous qui parlez du monde et d’autrui, vous qui décrivez les autres et que vous aimez tant, ou haïssez autant, vous, ne parlez-vous pas tout autant de vous sous les on, les nous, les ils, ne vous cachez vous pas derrière tous ces pronoms.
Voilà ce qu’aujourd’hui je dis…
L’existence commence et meurt avec notre égo. Et combien de je ne sont que né, né et mort né, face au convenu, face aux normes qu’ils acceptent plutôt que d’être, de trouver ce qu’ils sont vraiment.
Qui suis je ? Non je ne vous juge pas ! Mais vous ? Je ne sais pas encore qui je suis, pauvre être à qui l’on a fourni une réalité bien construite et fermée.
Est-ce encore l’enfance ? L’enfance où l’on nous dit : les choses sont comme ci, les choses sont comme ça, sans pouvoir ni comprendre, ni savoir.
Je hais les influences. Car les influences ne permettent pas l’expression. Elles enferment, elles tuent dans l’œuf l’existence.
Voilà ce qu’aujourd’hui je dis.
Je ne sais pas qui je suis. Je laisse à l’abandon, je laisse surgir… J’ai trop d’idées que j’ai reçues mais mon univers n’est pas ces idées reçues.
J’ai un jour pensé que l’unité que j’avais ressenti en dehors de mon corps pressentait que chacun devait être la source d’où jaillit un nouvel univers. Mais une source où la volonté est absente. Où le hasard est à l’oeuvre
Voilà ce qu’aujourd’hui je dis.