Le soir du huitième jour nous avons discuté une heure jusqu’à 23h30 avec Marcelin dans son bureau réfrigéré. Il nous parle des 150 dialectes et cultures qui se retrouvent mélangées dans son établissement et nous parlent de son souhait qu’ils soit réunis pour former un creuset de culture, une super culture. En faisant participer la population d’Adja à un spectacle du CETA….
Florence est emballée. Il nous parle aussi de son souci de mettre en place de la formation continue et aussi de la formation par apprentissage qu’ils appellent ici formation duale… Claude doit partager le point de vue français sur ces sujets, demain, avec Simplice, le chef d’exploitation.
Moi je me sens un peu vide d’idée et j’ai peur de ne rien apporter… Le premier soir à Adja j’avais discuté avec Cosme et Oscar de la folie de notre vie en France, selon mon point de vue, où la modernité nous coupait du vrai sens de la vie, où nous pensions plus à notre télévision, à notre ordinateur, à notre portable plus qu’à notre terre nourricière. Je leur parlais de mon souhait d’une vie plus simple, plus villageoise. Oscar qui m’avait semblé très positif par rapport à tout ce que les blancs avait construit, lors de sa venue en France en 2006, me répond que la France il y pense avec plaisir pour s’y rendre en voyage mais que sa vie reste au Bénin. Il me reste encore dans la tête l’autonomie du centre Songhaï….. Il me plairait tant d’avoir la force un jour de créer cette dynamique pour ma famille.
Au cours de la matinée j’assiste à un cours de physique pour les premières années et je ne suis presque pas étonné que le contenu du cours soit identique à celui que je fais à mes secondes professionnelles. Cependant je suis émerveillé par l’entrain des élèves pour leur cours. J’apprends aussi que les élèves peuvent recevoir des coup de batons et certains élèves du CETA diront sérieusement : “les noirs ont la peau plus dure !!!”…. Moi je dirais plutôt que les idées des blancs ont la vie dure…
D’autres élèves me diront aussi qu’ils font des études pour devenir fonctionnaires car il n’y a pas de travail ici me disent-ils. Quand je leur demande s’il veulent s’installer agriculteur, ils me disent tous “oui mais c’est dure, il faut de l’argent”…. Je me sens impuissant. Mais ils gardent le sourire et me demandent tous mon adresse. Deux élèves voudront même se faire prendre en photo avec moi. Au meilleur de la classe j’explique la notion de racine carrée qu’ils ont commencé à voir en Mathématique et j’explique le théorème de pythagore pour mettre en évidence la racine carré de deux…. Là je suis dans mon élément et je suis content de les voir sourire.
Ci dessous Serge et William, William qui me demandera de lui envoyer des romans de France.
Ce jeudi matin les photos tirées arrivent pour l’exposition. Les binômes Franco-Béninois la mettent en place au cours de l’après-midi
Les élèves du CETA commence dans une salle à répéter pour le spectacle du soir.
Ce spectacle improvisé de rythmes et de danses africaines sera un moment intense de notre passage à Adja. Les élèves taperont dans leurs mains et feront partis intégrante du spectacle. Un grand moment de communion. Puis jusqu’à 2h du matin les élèves danseront sur des musiques modernes.