Cette attente qui dure, ce silence qui me pèse et auxquels je ne peux me soustraire, ils sont mes compagnons. J’ai toujours voulu les fuir, mais ils demeurent à jamais mes compagnons de fortune. Personne n’a vraiment pu briser le silence qui m’entoure, cette attente qui dure. Aujourd’hui je le crois, aujourd’hui je le sais, je serais à jamais cet être solitaire observant le monde sans l’observer, regardant sans juger, présent tout en étant absent, immobile tout en faisant cette action si commune de professeur atypique.
Je serais toujours désireux de partager mes pensées, mes délires, mais je sais que moi seul peut vraiment en comprendre les contours et les causes, que personne ne peut s’oublier ici-bas pour partager le silence qui m’occupe.
Ai-je compris une chose, deux choses, trois choses ? Sans doute. Mais les mots ont peu d’importance face au silence de la nuit qui régit toutes nos vies.
Je peux imaginer mille et un délires, mille et un contes le réel les dépasse en tout. C’est l’infini des possibles, le silence sans nom, l’innommable, l’inconnaissable. Un espace sans lieu et sans temps.
Il nous brise menu, tel la baleine et Joshua dans la bible. Le réel nous mène et nous n’y pouvons rien. C’est lui le cavalier nous sommes le cheval, cette bête apeurée que l’on mène au combat.
Voilà, stoïque et fataliste, je regarde sans regarder, je vis sans être libre. Je suis le sujet qui ne serait qu’un objet. Unique comme tous, uniquement épris de folie.