Dans l’épuisette du sommeil, je me dégoutte et ma blessure est là, je ne sais pas guérir. Sur la guérite où je me trouve je suis gardien de rien du tout, j’ai découvert un jeu de fou qui me brise à tous les vents. Et je m’adresse sans adresse un courrier que je découds, j’ai tant voulu loin du fil blanc, ma vie est un désert. J’arrête là dans la pénombre, il n’y a rien que que de la peine.
Je dors peu. Mais au fond il n’y a pas de mot, mais du silence au creux de cet éveil. Pas de délire et c’est nouveau. Je ne fuis pas.
Il faut trouver quelques délassements loin des occupations mathématiques, loin des réflexions philosophiques, trouver pour la première fois cette attitude vaine où l’esprit n’est plus sous tension mais prend du plaisir à faire, à mener une action loin de la réflexion.
S’ouvrir aux autres. Ne plus souffrir seul au milieu des mots qui se répercutent, des chiffres que je manie même s’ils m’apportent quelques joies, mais des joies solitaires qui me maintiennent dans la solitude et l’abattement.
Ne plus avoir envie de rien faire. Laisser la montgolfière se remplir d’air chaud et la mener avec des amis pour voir des paysages sous un nouvel angle.